BERNARD MÉNEZ et MICHEL GUIDONI – Duos sur canapé savoureux

On vit séparé, mais on continue à cohabiter ensemble dans le même appartement ! C’est le principe du vivre ensemble… séparément, mais bien avant l’heure grâce au célèbre auteur Marc Camoletti. Bernard Ménez et Michel Guidoni reprennent Duos sur canapé à l’Alhambra qui s’inscrit dans la grande lignée des fameuses retransmissions télés « Au théâtre ce soir ».

Bernard, avocat, et Jacqueline, dentiste, sont mariés depuis longtemps et exercent leurs métiers à domicile. Quand ils décident de divorcer, aucun des deux ne souhaite quitter son cabinet. Dans leur salon, le canapé tient le rôle de frontière avec un ruban. Victor, majordome du couple, assiste en spectateur-arbitre à l’arrivée des nouvelles conquêtes de Monsieur et Madame…

Comment aborder Duos sur canapé qui fait partie du patrimoine théâtral français ?

Bernard Ménez : Il y a 43 ans, je jouais la pièce au théatre Michel dans le rôle du majordome que je reprends à l’Alhambra, et à l’époque je tournais en même temps au cinéma dans le rôle de l’amant… Je cerne donc très bien l’esprit de Marc Camoletti qui l’a écrite et mise en scène comme un divertissement drôle et « intelligent ». Ces personnages ne sont pas des marionnettes, l’auteur n’abandonne jamais leur côté humain, qu’ils soient
maris, amants ou maîtresses.
Michel Guidoni : Je l’aborde avec le sourire ! (Rires) En me proposant de jouer l’avocat, Bernard m’a fait beaucoup d’honneur. D’illustres comédiens ont joué cette pièce avant moi, c’est un vrai plaisir !

Quel regard portez-vous sur votre casquette de metteur en scène ?

BM : Je connais cette pièce parfaitement de l’intérieur. Je voulais conserver la vision de Marc Camoletti tout en faisant appel à une complicité avec les interprètes, en particulier avec Michel que je connais depuis longtemps.

Quel regard portez-vous sur Bernard Ménez metteur en scène ?

MG : Bernard s’est appuyé sur la mise en scène de Marc Camoletti. C’est un grand professionnel qui est à l’écoute des comédiens. Si on lui fait une proposition et que cela apporte quelque chose de positif, il est toujours preneur. Par exemple pendant les répétitions, en tant qu’avocat je m’amusais à prendre ma gestuelle de Nicolas Sarkosy, ou en fonction des situations j’avais parfois de petites intonations commes celles de Louis de Funès, Galabru, Columbo… Il a gardé tout ça !

On doit à Marc Camoletti les célèbres comédies comme Boeing-Boeing, Pyjama pour six, On dinera au lit, La bonne adresse… Pourquoi son style plaît-il ?

BM : La grosse surprise est venue de Boeing-Boeing alors qu’il était un parfait inconnu au début des années 60, et qu’elle était jouée sans aucune vedette. Le public par le bouche à oreilles a été conquis rapidement. Il y a du Feydeau chez lui mais en plus moderne, avec des situations totalement crédibles en apportant une sensibilité que n’avait pas le dramaturge.
MG : Cela reste dans la très grande tradition du Boulevard, il respecte tous les codes et c’est très efficace. Savez-vous que quasiment la totalité des titres de ses pièces font 13 lettres ? Il était peut-être superstitieux, en tout cas cela lui a porté chance avec Boeing-Boeing, en tenant compte du trait d’union, qui a eu un très grand succès !

Parlez-nous un peu du duo féminin Caroline Munoz et Julia Dorval qui vous donne la réplique…

BM : Avant d’être chroniqueuse à la télévision, Caroline Munoz avec le rôle de l’épouse, était comédienne de théâtre et a joué dans une reprise de Boeing-Boeing. Elle n’était donc pas dépaysée… Julia Dorval a joué dans plusieurs pièces avec un rôle où elle prenait l’accent américain, c’est cela qui m’a intéressé pour son personnage. Il ne faut pas oublier Aliocha Itovitch qui est le beau gosse séduisant. On comprend qu’il se soit passé quelque chose avec la femme de l’avocat ! (Rires) Ensuite, Marc Camoletti se charge de l’évolution des sentiments…

Comment se sont déroulées les répétitions ? Avez-vous une anecdote à nous raconter ?

BM : J’ai l’habitude de recevoir les comédiens dans mon salon pour répéter ! L’espace y est suffisant, on a bougé quelques meubles, c’était parfait ! Et puis il faut que tout le monde se sente bien. Après notre travail, j’organisais un apéro-dinatoire autour de tortillas ou autres. On pouvait décompresser, parler de tout en dehors du théâtre, de nos vies, de nos petits tracas…
MG : Nous avons répété chez Bernard, en travaillant dans une atmosphère joyeuse. Maribel, sa femme, est espagnole. Elle nous a préparé ses fameuses croquetas ! (Rires) Nous avons la chance de faire des métiers festifs qui donnent du bonheur aux gens, et il nage constamment dans cette ambiance, c’est très agréable !

Par Marc Bélouis

ALHAMBRA PARIS
Du 5 août au 18 septembre 2022