FLORENT PEYRE – «Nature»

Un concentré d’énergie sur scène !

Florent Peyre est peut-être l’équivalent humain d’un grand bol de vitamines. Avec une carrière d’ancien sportif et de brûleur de planches, le comique popularisé par « On n’demande qu’à en rire » fait vivre des personnages loufoques et drolatiques avec précision dans « Nature », un seul en scène tonitruant avec des musiques signées Pascal Obispo. On y suit tous les membres d’une troupe le soir de la première de leur comédie musicale écologique… Non seulement Florent Peyre sait tout faire, mais il le fait avec une telle sincérité et une telle envie de partage qu’il est impossible de lui résister !

D’où vous est venue l’idée d’un seul en scène mêlant mimes, chant et danse ?

Il y a quinze ans, j’ai eu l’occasion de voir Philippe Caubère jouer tous ses personnages dans un seul spectacle. Il reste ma référence absolue en la matière. J’ai décidé que mon deuxième spectacle, Nature, serait dans la même veine. Avec mon goût pour le chant, la danse et la comédie musicale, j’ai la chance d’exercer ces styles tous les soirs. Je me suis fait un énorme cadeau en écrivant ce spectacle avec Philippe

Caveriviere et Matthieu Burnel. Sur scène, vous êtes une vraie pile électrique ! Où puisez-vous une telle énergie ?

La drogue (rires) ! Non, il faut effectivement beaucoup d’énergie pour passer une heure et demie sur scène, mais je vais vous décevoir, car je ne suis pas très rock’n’roll (rires) ! On est plutôt sur le jus de carotte et la pratique du yoga ! Il y a quelques années, je préparais un spectacle comme on prépare un match de rugby : en sautillant partout avant le match. Avec le yoga et la méditation, j’ai découvert des techniques plus douces qui canalisent mon corps et mon énergie. En jouant plusieurs personnages sur scène, on se doit d’être très précis et très lisible. Mais c’est surtout l’interaction avec le public qui me sert de moteur, le fait de l’emmener chaque soir avec moi, de solliciter son imaginaire : cette cohésion est exceptionnelle à vivre !

Pascal Obispo a composé la musique du spectacle, comment s’est passée cette collaboration ?

J’ai beaucoup de chance de pouvoir chanter sur du Obispo ! Pendant l’écriture du spectacle, quand nous avons constaté que nous tendions vers une comédie musicale, mon comparse Philippe Caveriviere a proposé de contacter Pascal Obispo qu’il connaît bien. Il a immédiatement accepté. C’est vraiment un honneur car il est la référence dans ce domaine. De plus, c’est quelqu’un qui a énormément d’autodérision et d’humour ! Ceci se ressent dans la musique sur laquelle j’ai eu la liberté d’apposer mes paroles. Étant fan des comédies musicales françaises et américaines, ce fut un réel bonheur de pouvoir puiser dans ces influences en ajoutant la « patte » Obispo.

Le thème de l’écologie vous tient à coeur : comment l’avez-vous intégré dans ce spectacle ?

Le vrai sujet du spectacle reste la vie d’une troupe un soir de première, avec l’effervescence qu’il y a dans un théâtre, dans les coulisses et sur scène. J’ai mis l’écologie en toile de fond et je distille ce sujet tout au long de l’histoire. C’est vraiment un thème important pour moi et c’est une priorité absolue aujourd’hui. J’ai choisi de le traiter au travers de ma vingtaine de personnages, chacun d’entre eux apportant un point de vue différent, évitant ainsi que le thème devienne rébarbatif. Il y a par exemple le Florent du spectacle, écologiste radical qui veut imposer l’écologie en mode dictateur, ou alors cet ours polaire qui a chopé l’accent du sud car il fait 25 degré sur la banquise !

Quelles personnalités vous inspirent dans votre métier ?

Je voulais tout d’abord mentionner Eric Metayer qui met en scène mon spectacle. Il a une créativité débordante et maîtrise parfaitement le sujet du oneman avec plusieurs personnages à jouer, l’exploitant lui-même dans son spectacle. Un monde fou. Il a hissé le spectacle à un niveau supérieur et j’ai énormément appris à son contact. Je suis un immense fan de tous ceux qui créent leurs personnages, comme Poolevorde, Dupontel, Chaplin, de Funès, Jim Carrey, Courtemanche. Ce sont des comédiens très physiques et créatifs qui sont de vraies références pour moi.

Peut-on parler de votre festival Les Menuires du rire ?

Nous venons de clôturer la troisième édition dans le domaine des Trois Vallées, à côté de Val Thorens. Cette année, nous avions les spectacles de Booder, Arnaud Tsamère et moimême. Bien sûr, il est difficile d’organiser un festival à la montagne, mais nous avons réussi à transformer le complexe sportif des Menuires en salle de spectacle de 600 places. C’est beaucoup de travail, mais également un grand plaisir !

Par  Vincent Touveneau et Élodie Rabaud


T. GAITÉ MONTPARNASSE, jusqu’au 14 juin