LE COLLECTIF INSTINCTIF – ÉCOLE PÉRIMONY

Créer et jouer ensemble

La prestigieuse école d’art dramatique, fondée en 1961, prépare ses élèves à leur future vie professionnelle et aux concours des Écoles nationales. Deux de ses anciens élèves, Camille Mammar (assistante à la mise en scène et comédienne) et Albin Duvert (metteur en scène), ont fondé leur propre collectif, le Collectif Instinctif. Ils nous présentent ici leur première création, où les thématiques chères à Molière prennent un tout nouveau sens…

Qu’est-ce que le Collectif Instinctif, comment est-il né et quelle est sa philosophie ?

Albin Duvert : Nous nous sommes tous rencontrés à l’école. Il y a eu une connexion immédiate autant sur scène que dans la vie et nous avons eu envie de travailler ensemble.
Camille Mammar : En plein confinement, nous avions d’autant plus besoin de préparer notre sortie d’école. Et puis c’était pour nous la meilleure manière de se lancer dans ce milieu, ensemble.

Pourquoi avoir choisi L’Amour Médecin, quelle est la particularité de cette oeuvre ?

C : Nous avons voulu démarrer notre aventure avec un classique, les 400 ans de Molière tombaient à pic ! Et en même temps, L’Amour Médecin est l’une de ses pièces les moins connues.
A : Et ce qui m’a frappé quand je l’ai lue, c’est à quel point j’y ai vu des aspects de notre époque, d’où mon envie de la transposer au XXIe siècle.

Comment est ce Molière du XXIe siècle, pourquoi l’emmener dans les entrailles d’une chaîne de télévision et à quoi nous confronte-t-il ?

A : Dans l’Acte II, il y a un combat de coqs entre quatre médecins. J’ai tout de suite visualisé les quatre experts sur une chaîne d’infos et à partir de cette idée, en a découlé toute la mise en scène autour de la télévision.
C : Et ce qui est génial avec Molière, c’est que nous avons pu faire tout ça quasiment sans toucher au texte !

Parlez-nous de la proposition et de la mise en scène. Que va voir le spectateur, où avez-vous voulu mettre l’accent ?

C : Nous nous sommes amusés à intégrer des parodies d’émissions de télévision, des chansons, des fausses pubs…
A : Je viens de l’humour et je me suis inspiré des Nuls, des Inconnus ou du Palmashow. Mélangez ça avec Molière, je
vous laisse imaginer le résultat ! Tout en conservant un regard sur les travers de notre époque, nous avons voulu rester fidèles au côté divertissant de l’oeuvre.

Vous faites partie de la 60e promotion de l’École Périmony. Quelles sont les caractéristiques et la philosophie de
cette école et pourquoi avez-vous décidé de vous former ici ? Que propose l’École Périmony à un artiste ?

C : Ce que l’on retient vraiment de cette école, c’est la bienveillance et un côté « famille » qui sont essentiels dans un milieu parfois difficile. C’est cette ambiance de travail saine qui a aussi favorisé notre bonne entente et donc la
création de notre collectif.
A : Et puis c’est une école réputée, avec de très bons professeurs ! Nous avons pu bénéficier de cours d’interprétation variés avec différentes méthodes et d’ateliers plus spécifiques. Par exemple, Camille et moi avons adoré suivre l’atelier Yoga et Danse, animé par Marguerite Chaigne, qui mêle un travail sur le corps et sur l’imaginaire.

COMÉDIE NATION, du 28 avril au 4 juin