Patricia Kaas

« Je ne veux plus rien m’interdire de chanter »

 

À force de le chanter, Mademoiselle a eu le blues : en marge de la

©DR

scène ces dernières années, Patricia Kaas renoue enfin avec son public de toujours à l’occasion de son nouvel album éponyme. Teinté de gravité et de mélancolie, le dixième album de la carrière de la chanteuse révèle une Patricia Kaas plus authentique que jamais. Retour sur le parcours exemplaire de l’artiste qu’on aura plaisir à retrouver sur scène lors de sa grande tournée européenne.

 

Des origines insoupçonnées

Originaire de Lorraine, fille d’un père mineur de fond et d’une mère au foyer d’origine allemande, rien n’aurait supposé pour Patricia Kaas une carrière musicale, qui plus est internationale. Et pourtant, c’est dès son plus jeune âge que cette petite dernière d’une fratrie de sept enfants – encouragée par ses parents – goûte à la scène en chantant à toutes les kermesses locales de fin d’année. Ainsi, à 13 ans, elle remporte un concours de chant qui lui permet de monter sur la scène d’un cabaret de Sarrebruck, en Allemagne : c’est le début d’une production hebdomadaire. Véritable autodidacte, Patricia Kaas arrête l’école à 14 ans pour se consacrer à sa passion avec l’espoir fou de pouvoir un jour percer sur la scène internationale. Il faudra attendre 1983 et la fête de la bière à Francfort pour qu’elle se fasse remarquer par le producteur et compositeur François Bernheim qui signera le début de son ascension fulgurante.

 

Un succès retentissant jusqu’à la scène internationale

Suite à la rencontre de Didier Barbelivien qui lui écrit la chanson “Mademoiselle chante le blues”, la jeune chanteuse sort son premier album “Mademoiselle chante…” qui rencontrera alors un brillant succès. C’est ainsi qu’à seulement 22 ans elle décroche une Victoire de la Musique pour la révélation de l’année. Deux albums plus tard, avec “Scène de vie” et “Je te dis vous”, c’est cette fois-ci en tant que chanteuse de l’année qu’on lui octroie une seconde Victoire de la Musique. Par ailleurs, elle connaît une ascension marquée par de nombreuses victoires en tout genre pour sa popularité à l’international : Victoire de la musique pour la meilleure vente d’albums à l’étranger, World Music Award de l’artiste française de l’année, et le prix Femme en Or. Patricia Kaas multiplie les collaborations prestigieuses, notamment avec l’album “Dans ma Chair” avec Jean-Jacques Goldman en 1997, ou encore “Le mot de passe” avec Pascal Obispo en 1999.

 

Au creux de la vague

Surfant sur la vague de son succès, Patricia Kaas multiplie les albums, mais leurs ventes seront mitigées. En 2008, année de sortie de “Kabaret”, la chanteuse représente la France à l’Eurovision : elle finira 8e au concours. Finalement, après avoir rendu hommage à Edith Piaf en 2012 dans “Kaas chante Piaf”, Patricia Kaas est victime d’un burn-out, ce qui l’éloigne alors de la scène pendant près de deux années.

 

Un nouveau départ

Pourtant, l’artiste ne perd pas le fil de sa carrière et signe un album éponyme qualifié de véritable « retour ». La chanteuse revendique ainsi au micro des chroniques de Mandor : « Je déteste le mot ‘retour’, parce que j’ai toujours été présente. Parlons plutôt de nouveau départ.» Plus encore, elle semble particulièrement attachée à ce nouvel album : « Je vais même vous faire une confidence. Quand l’album a été terminé, j’ai pleuré tellement je l’ai trouvé beau. » Et à elle de nous expliquer les raisons de cet attachement à un album qui aborde des sujets comme l’inceste, la femme battue ou encore l’homosexualité non-acceptée : « Je ne veux plus rien m’interdire de chanter, aucun sujet tabou ne me fait plus peur. On ne peut pas être insensible à ce que raconte ces chansons poignantes. » Finalement, c’est une nouvelle Patricia Kaas, plus sensible et authentique que la précédente, qui se trouve actuellement en tournée dans toute la France.