Interview – CHRISTIAN LEGAL pour Etats des Lieux
L’humoriste, imitateur et chroniqueur, Christian Legal, mêle ses talents pour nous proposer son « État des lieux »,au théâtre de L’Archipel.
Comment avez-vous découvert que vous aviez ce talent d’imitateur ?
Complètement par hasard ! Je jouais aux cartes avec des amis et j’ai sorti unevanne en prenant, sans faire exprès, la voix de Michel Boujenah, parce qu’on avait vu un spectacle de Patrick Sébastien une semaine plus tôt dans lequel il l’imitait, et que j’avais encore ça en tête ! Je me suis ensuite amusé à en faire d’autres, et petit à petit j’ai professionnalisé cette pratique.
État des lieux est à la fois un spectacle d’imitation, d’humour, et une critique de la société ?
Tout à fait. C’est une photographie de la société d’aujourd’hui : célébrités, téléréalité, politiques, chanteurs, acteurs…tout le monde y passe ! C’est un spectacle que je mets évidemment à jour régulièrement en fonction de l’actualité people et politique notamment.
Vous avez plus de 150 voix très différentes à votre répertoire. Comment les choisissez-vous ?
Il faut déjà qu’elles soient accessibles à ma tessiture de voix.Michel Cymes, par exemple, a une voix trop grave pour moi qui suis plutôt dans le medium aigu. Idem pour Barry White. Et surtout, il faut des voix assez charismatique et populaires pour que les gens aient tout de suite la référence, que ça parle à toutes les générations, car mon public a de 25 à 60ans.Parmi les voix que je fais vous avezJulien Doré, AC DC, Tina Turner, Joe Cooker, Jean Louis Aubert, Stromae, Vianney, Orelsan, Omar Sy, Paul Mirabel… et en ce moment je travaille MBappe!
Un personnage que le public aime particulièrement ?
Oui, Lucchini! Les gens me disent souvent« ce personnage-là vous pourriez le faire pendant 2 heures »!Je fais une parodie de l’émission Rendez-vous en terre inconnue, dans laquelle il va à la rencontre des Anges de la téléréalité ! Vous imaginez le grand écart !
Comment travaillez-vous vos imitations ?
C’est avant tout beaucoup d’écoute pour s’imprégner du phrasé, du rythme, des intonations, de la voix de la personne. Puis je travaille dans mon studio, j’essaye de reproduire sur une phrase, puis je l’enregistre, je la compare…Et une fois que je l’ai, ça demande un travail régulier pour la réajuster, la maîtriser et conserver la concentration, qui est essentielle dans l’imitation. La posture aide également à entrer immédiatement dans le personnage.
Aujourd’hui la mode de l’humour est plutôt au stand-up, aux parodies sur les réseaux : cela vous a-t-il amené à adapter votre manière d’aller à la rencontre du public ?
Absolument. Les réseaux sociaux sont devenus incontournables, on ne peut pas vivre sans eux aujourd’hui quand on est dans le milieu artistique. J’ai adapté ma manière de communiquer avec ma cible,créé une régularité, des rendez-vous.SurInstagram, tous les mardis et vendredis, je fais «La punchline du jour» sur un fait d’actualité avec une imitation. Je partage également des extraits des billets d’humour que je fais un jeudi sur deux dans «Le billet de Christian Legal», sur Radio Arts-Mada, que l’on peut aussi retrouver en podcast sur Spotify ou Apple.
Comment vous démarquez-vous des autres imitateurs ?
Déjà physiquement il y a un niveau au-dessus !(rires)J’essaye de me démarquer par la subtilité de mon écriture, mon humour satirique, caustique, affirmé, et jamais vulgaire. Je propose des sketchs, beaucoup de parodies mais aussi des chansons. Et j’ai la chance d’avoir un très bon contact avec le public, je joue beaucoup avec lui.
