Christophe Segura, Directeur de la Comédie Bastille
Théâtre désormais incontournable de la scène parisienne, la Comédie Bastille offre une programmation très éclectique orchestrée depuis 2015 par son directeur Christophe Segura. Celui-ci mène de front les carrières de producteur-tourneur, au sein de sa société MARILU Production, mais aussi de danseur et de metteur en scène, en plus de son rôle de directeur de théâtre. Portrait d’un homme aux mille casquettes.
Faisons connaissance ! Racontez-nous votre parcours pour arriver jusqu’à la direction de la Comédie Bastille…
Je suis arrivé dans le milieu théâtral par hasard, grâce aux rencontres de la vie… Rien dans mon entourage familial ne m’y prédisposait ; je n’ai pas suivi d’études dans le domaine culturel et ma formation a abouti à un diplôme de comptable ! Mais il paraît que les chiffres mènent à tout, à condition d’en sortir. Alors je m’en suis beaucoup éloigné… Jusqu’en Argentine, où j’ai élevé des bœufs pendant cinq ans ! J’y ai aussi appris à danser le tango, ce qui me permet de monter régulièrement sur scène avec une formation de huit danseurs et musiciens. Lors de mon retour en France, en 2003, j’ai intégré une société de production de théâtre. Cet emploi m’a donné l’opportunité de « toucher à tout », puisque j’y ai occupé la fonction d’administrateur de tournée, de régisseur, d’habilleur, de responsable administratif… Après quelques années, estimant avoir emmagasiné suffisamment d’expérience, j’ai décidé de voler de mes propres ailes et j’ai crée ma société de production. Marilu Production aura 10 ans en septembre. En juillet 2015, j’ai eu l’opportunité de pouvoir racheter le théâtre de la Comédie Bastille et d’en prendre la direction. Le théâtre a été complètement refait. J’ai signé ma première mise en scène en janvier 2018 avec Le ticket gagnant.
Comment définiriez-vous votre rôle et votre mission de directeur de théâtre ?
Il y a la casquette administrative et la casquette artistique. La Comédie Bastille est un théâtre privé, donc nous n’avons pas de subventions. La billetterie est très importante puisque c’est l’unique manne économique qui nous permet de faire vivre le théâtre et de payer les charges. Pour faire ce métier et diriger un théâtre en ce moment, il faut être un peu fou. Mais il faut surtout être passionné, proche de ses comédiens, de son équipe et du public. Je travaille entre 12 h et 15 h par jour, 7 jours sur 7 : c’est une obligation d’un vrai chef d’entreprise. Une bonne gestion est en effet indispensable, car on peut perdre beaucoup et très vite. Et, il n’y a pas de hasard dans la vie, car je dois avouer que ma formation initiale de comptable s’avère maintenant très utile !
Quelles sont les pièces à l’affiche cet été et quels sont les projets en cours pour la prochaine saison de La Comédie Bastille ?
L’été, on sait très bien que ce sont les comédies qui fonctionnent. Nous en avons donc trois à l’affiche : Et pendant ce temps Simone veille !, Chéri, on se dit tout ! et Faites l’amour…Pas des gosses. A partir de septembre nous aurons Pense par toi-même, qui est un débat philosophique entre un prof de philo et un gamin de banlieue, Pour que tu t’aimes encore, le nouveau one-woman-show de Trinidad Garcia (également auteure de Et pendant ce temps Simone veille !), qu’elle va d’abord créer au festival d’Avignon. Il y aura aussi Le Malade imaginaire en La majeur, qui est un classique revisité en théâtre musical. La pièce vient d’avoir cinq nominations aux Trophées de la Comédie Musicale et passera aussi par Avignon cet été. Et puis nous aurons des spectacles jeune public : Mission planète, Rémi, roi des comptines, Je signe avec bébé, pour nos spectateurs de demain.
Par Gabrielle Tarault