CHRISTOPHE SEGURA -Le Ticket Gagnant

Dans le XIe arrondissement, la Comédie Bastille a enfin rouvert ses portes. Christophe Segura, directeur du théâtre, nous parle de ses projets, de sa programmation, mais aussi de la comédie qu’il a mise en scène « Le Ticket Gagnant ». La pièce répond à la question que nous nous sommes tous posée un jour : « Que se passe-t-il lorsque nous touchons le pactole ? »

Quelles joies et difficultés avez-vous ressenties lors de la réouverture des théâtres parisiens ?

La réouverture du théâtre le 9 juin a coïncidé avec le « Phénix festival », qui présentait des spectacles inédits en avantpremière avant leur départ pour Avignon. C’est dans cette énergie que le théâtre a rouvert ses portes. Nous avons accueilli entre autres la pièce astrid avec ses 12 comédiens qui interprètent 52 personnages. Cette troupe a fait souffler un vent de créativité et de jeunesse qui n’était pas sans rappeler le coeur de notre métier. Avec toutes les incertitudes sur la reprise, les nouvelles contraintes sanitaires, ce qui a pris le dessus c’est l’envie d’accueillir à nouveau du public et de lui offrir de beaux moments de théâtre.

Dans quelle mesure la situation actuelle est-elle un moteur pour votre créativité ?

Être un lieu de culture, c’est avant tout sortir des sentiers battus, du quotidien, pour amener du rêve au public. Que cela passe par les histoires, la scénographie, la musique…, nous avons pléthore de moyens à notre disposition. Dans la situation actuelle, cela passe surtout par l’accueil du public. Comment l’aider à oublier le pass sanitaire et lui assurer une expérience positive.

Quels sont, en quelques mots, les moments forts de la programmation du théâtre comédie bastille, à la rentrée
2021 ?

Cette année, j’ai la joie de produire cinq spectacles. Il y a bien sûr nos classiques, tels que Et pendant ce temps Simone veille ! et Le malade imaginaire en La majeur, dont le succès ne faiblit pas. Nous présentons deux comédies Hier encore j’étais un homme ! ainsi que Le Ticket gagnant, parce qu’aujourd’hui plus que jamais les spectateurs ont besoin de rire. Et pour finir, je pense au spectacle musical mis en scène par Alain Sachs Et Dieu créa le swing ! qui sera un rafraichissant divertissement le dimanche.

« Être un lieu de culture, c’est avant tout sortir des sentiers battus, du quotidien, pour amener du rêve au public »

Quels sont les nouveaux défis d’un metteur en scène après le passage de la crise sanitaire ?

Il existe un devoir d’exigence, de précision dans les intentions de mise en scène qui me semble encore plus prégnant après ces mois sans spectacle vivant. Les comédiens retrouvent le chemin du plateau, c’est un moment particulier pour eux. Il y a beaucoup d’excitation, je m’adapte à cette énergie différente. Je ne veux également pas décevoir le public.

« Mon coeur vibre de Ma passion pour le spectacle vivant ! »

La pièce Le Ticket Gagnant parle d’argent et d’amitié. ces deux aspects de la vie sont-ils conciliables ?

Je pense qu’il est possible de concilier les deux. Tout dépend de ce qui nous lie. Des rapports de force peuvent s’instaurer si trop de non-dits s’accumulent avec le temps. Je n’aime pas l’idée de ne pas être soi. Il est important de rester authentique dans ses relations.

Gardez vous un bilan positif de l’été 2021 sur la fréquentation de votre théâtre ?

Après 7 mois et demi de fermeture, rien n’était plus important pour moi que
d’ouvrir à nouveau les portes de la Comédie Bastille au public. Je peux vous parler d’un bilan négatif en terme de fréquentation, mais ce n’est pas sur cette note que je voudrais terminer l’entretien. Je retiens surtout la satisfaction et les remerciements des spectateurs heureux tout l’été de retrouver les fauteuils, la scène et les comédiens. C’est mon métier, ce pour quoi je suis directeur, producteur, tourneur et metteur en scène de théâtre. Mon coeur vibre de ma passion pour le spectacle vivant !

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Par Vincent Touveneau