Christophe Segura – « À cause des garçons »

« À cause des garçons » est la nouvelle comédie mise en scène par Christophe Segura à la Comédie Bastille.
Elle aborde avec beaucoup d’humour la question du couple, à travers une bande de trois copines qui passent en revue le comportement des hommes. Un beau moment de détente qui aborde tous les thèmes essentiels de notre quotidien avec beaucoup d’humour.

Comment ce projet de mise en scène est-il né ? Qu’est-ce qui vous a séduit dans cette œuvre ?

À la lecture de la pièce, j’ai immédiatement vu les situations comiques et ce que la mise en scène pourrait apporter. À cause des garçons est une comédie moderne avec des femmes qui parle à tous. le mariage est un sujet intemporel, il est souvent source de tensions, de stress et de compromis.Tous les ingrédients sont réunis pour une belle comédie.

Quelles ont été vos sources d’inspiration à l’heure de mettre en scène la pièce ?

J’aime la comédie au théâtre bien sûr, et mon métier me permet d’en voir beaucoup. J’avais beaucoup aimé Arrête de pleurer Pénélope. ici aussi on retrouve un trio d’amies que tout oppose dont l’amitié reste pourtant intact malgré les années et les épreuves de la vie.
Certaines séries m’inspirent également, j’ai pensé à Sex and the city lors de ma préparation. J’imagine que certains pourront reconnaître des traits de caractère communs. pour finir, j’ai grandi entouré de femmes. c’est certain, elles sont une source d’inspiration éternelle.

pensez-vous que l’on peut rire de tout au théâtre ? Vous arrive-t-il parfois de censurer certaines blagues ?

le rire est un formidable vecteur de partage au théâtre comme dans la vie. Bien souvent, il permet de désamorcer les situations tendues. Oui, dans le bon contexte, on peut rire de tout. il n’est alors plus question de censure. Mes limites sont la vulgarité gratuite, que je ne cautionne pas. c’est facile et cela n’apporte rien au texte.

Cette pièce aborde la question des stéréotypes de genre, notamment autour de la masculinité. avec le développement exponentiel de la cause féministe, pensez-vous qu’elle trouvera un écho particulier ?

Je produis depuis quatre ans une pièce indispensable sur l’évolution des droits des femmes : Et pendant ce temps, Simone veille !. ces sujets sont clairement abordés dans ce succès !
Je ne parlerai pas de stéréotype de genre pour À cause des garçons. les trois personnages, interprétés par caroline Frossard, Juliette Marcelat et laurence Facelina, sont des femmes mais cela s’arrête-là. Nous aurions pu inverser les rôles.
Hommes ou femmes, nous avons tous le droit d’être fragiles, doux, sexys, carrés, maladroits, etc… les femmes, ici, ne sont pas dans la revendication féministe. Les situations prêtent à rire des femmes, des hommes, de nos contradictions.Vous y trouverez certains clichés, justement parce qu’ils sont encore très présents. rions-en ensemble !

Cela fait maintenant presque cinq ans que vous êtes à la tête de la Comédie Bastille. Qu’est-ce que vous retenez de cette période ?

depuis mon arrivée, j’ai mis en place une programmation qui me ressemble tout en répondant aux attentes de notre public, c’est-à-dire une diversité allant de la comédie à des pièces plus écrites, des classiques revisités comme Le malade imaginaire en La majeur ou des propositions plus inattendues comme Pense par toi- même. chaque projet est important. Nous accueillons en cette rentrée un nouveau spectacle pour enfants Wendy chez les dinosaures et sommes impatients d’entendre l’interaction avec les enfants. Je marche aux coups de cœur principalement. Je suis toujours très étonné de la curiosité des spectateurs pour les nouvelles pièces. il est en demande et ouvert à nos propositions.
Cette saison, plus que jamais, je ressens les résultats du travail effectué sur l’accueil du public. de la prise de réservation (sur place ou en ligne) à l’accueil le soir de la représentation, et ce, jusqu’à sa sortie du théâtre, nous nous montrons très exigeants. heureusement, j’ai une équipe sur laquelle je peux compter. c’est important avec 10 spectacles à l’affiche par semaine
Mon implication est totale, la vie de directeur de théâtre est un sacerdoce. de l’artistique à l’intendance du lieu, sans oublier les ressources humaines, aucune journée ne se ressemble et j’adore ça !