La nouvelle aventure de la Gaité Rive Gauche

De l’ouvreuse passionnée à la directrice visionnaire, Angélique Thomas-Colla écrit une nouvelle page pour ce théâtre mythique, transformé en écrin moderne et chaleureux. Une aventure collective et familiale qu’elle nous a racontée avec toute la passion et l’enthousiasme qui l’animent. 

Un parcours inspirant 

C’est au milieu des répétitions de Pocahontas, le musical, qui démarre le 4 octobre, que nous avons retrouvé Angélique Thomas-Colla, directrice du théâtre de la Gaité Montparnasse, et désormais également du Théâtre Rive Gauche, qu’elle a racheté il y a quelques mois, et renommé Gaité Rive Gauche. 

D’abord ouvreuse, puis cheffe de billetterie, administratrice, et enfin directrice, Angélique Thomas-Colla a grimpé les marches une par une avant de se retrouver à diriger ces deux théâtres de la rue de la Gaité, dans le 14e arrondissement parisien.

L’aventure est presque romanesque pour cette passionnée qui ne s’était jamais imaginée être un jour à la tête d’un théâtre. « J’ai commencé ouvreuse à la Gaité en 2005 ! » se souvient-elle.

« Je cherchais un job, et j’ai appelé le directeur du théâtre que j’avais croisé 4 ans plus tôt alors que j’attendais Annie Girardot à la fin d’un spectacle. Il se trouve que l’ouvreuse de l’époque partait à la retraite après 35 ans de service. J’ai commencé dès le lendemain… et je l’ai épousé quelques années après ! » 

La famille s’agrandit ! 

D’importants travaux de rénovation ont été menés en avril dernier dans cette salle mythique, renommée Gaité Rive Gauche. L’objectif : retrouver l’esprit du cabaret des années 1850, tout en apportant une touche de modernité, et surtout en améliorant le confort des artistes et des spectateurs, un point essentiel pour Angélique Thomas-Colla. 

La scène a été avancée d’1m50 avec un proscenium comme on le retrouve à La Gaité Montparnasse, et un esprit panoramique. « On est bien passé de la télé carrée au 16/9e après tout ! » s’amuse-t-elle.

Les 400 fauteuils épais et confortables ont été conservés, mais redisposés autrement afin d’offrir davantage d’espace pour les jambes, les sacs, « et les gros manteaux d’hiver ! » précise-t-elle.

Et ce qui fait tout particulièrement sa fierté, c’est la dimension collective de cette aventure. Régisseurs, habilleuses, ouvreurs… : tous se sont retroussés les manches pour offrir une nouvelle jeunesse au lieu. « J’ai même une habilleuse qui a peint l’équivalent de 1,2 km ! » sourit la directrice.

Car c’est avec son équipe qu’elle a acheté ce théâtre. « Cette histoire c’est celle d’une famille : la famille de la Gaité. Et je veux les mettre en valeur, car je n’y arriverais jamais sans eux. »

Avec cette petite sœur offerte à la Gaité, Angélique Thomas-Colla se réjouit de pouvoir faire découvrir, partager, soutenir encore plus de spectacles, et imagine déjà de multiples projets, convaincue que ce nouvel écrin saura faire vibrer le public comme ses artistes. 

Mélina Hoffmann