SIMON ASTIER
A l’affiche du Michel avec « Le Discours » (adapté du roman à succès de Fabcaro), Simon Astier réussit ses premiers pas dans le seul en scène en incarnant un jeune homme accablé d’angoisses lorsqu’il doit rédiger un discours pour le mariage de sa sœur. Il évoque la découverte du seul en scène, la rencontre avec le texte de FabCaro et les points communs avec son personnage divinement anxieux.
Seul en scène au Michel
Comment êtes-vous arrivé au théâtre ?
J’ai grandi dans les coulisses de la scène nationale de Bourgogne, et me retrouve dans cette façon de raconter des histoires, avec une abondance de décors, de costumes, d’acteurs, etc.Toutefois, comme souvent lorsqu’on est le dernier d’une famille de théâtreux, j’ai d’abord voulu faire autre chose…avant d’y retourner.
Comment s’est opérée la rencontre avec Le Discours ?
Marc Brunet, un de mes meilleurs amis devenu mon producteur, m’a fait découvrir le texte de FabCaro, me disant qu’il était pour moi. L’idée d’un seul en scène me laissait perplexe, mais après avoir lu les deux premières pages, je l’ai appelé pour lui dire que je me lançais sur le projet. Loin de l’idée qu’on s’en fait généralement, un producteur peut aussi être celui qui te bouscule et t’accompagne. Marc m’a aidé jusque sur des questions de texte.
Comment aborde-t-on le seul en scène ?
Le seul en scène est un véritable parcours initiatique. On ne peut compter que sur soi et sa propre énergie, sans user de béquilles. Je crois qu’on n’arrive pas au seul en scène par hasard. Ce jeune homme très angoissé m’est assez familier, tout comme sa façon d’en parler avec humour et un certain panache. Mon rapport au texte est d’autant plus intime que j’ai moimême réalisé les coupes, et donc retenu des éléments qui me ressemblent.
Comme votre personnage, avez-vous un rapport compliqué aux sms et aux discours ?
J’ai bien sûr des dilemmes de forme lorsque j’envoie un message, et peux facilement divaguer en attendant une réponse. Je suis également terrifié à l’idée qu’on m’entraine dans une chenille à un mariage, ou qu’on me demande de parler des mariés. J’ai déjà fait l’expérience du discours pour des amis, et me suis mis à pleurer devant une audience très contenue, c’était terrifiant (rire).
Vous avez déjà joué plus de 65 fois, quelles différences avec la première ?
En rencontrant différentes configurations de public, les choses bougent. J’essaye également quelque chose de nouveau chaque soir. Je réalise en tout cas que le texte ne s’use pas : plus on la mâche, plus la langue s’embellit.A la manière d’un bon vin, elle se structure avec le temps.
Avez-vous été surpris par les réactions du public ?
Certains publics rient beaucoup du personnage, quand d’autres sont plus en empathie.Aussi et comme le roman a été très apprécié, certains lecteurs de Fabcaro ont parfois un soubresaut au début d’un passage qu’ils aiment, excités par ce qui va suivre. Je me sens comme une rockstar en concert qui entame un de ses succès (rire).
Quel lien entretenez-vous avec leThéâtre Michel ?
L’intimité de la salle du Michel se prête parfaitement au spectacle, je m’y sens bien. C’est aussi un théâtre dans lequel je suis souvent allé, et c’est lui qui nous a accueillis en premier pour des lectures.
Si vous étiez un type de discours, vous seriez… :
Une recette de cuisine énoncée un verre de vin à la main, pour quelqu’un d’autre… pour la convivialité et la notion d’équipe (rire).
Une recommandation à nous partager ?
Ted lasso, une série sur la bienveillance et la gentillesse, qui va à rebours des productions actuelles. Ici pas d’innombrables intrigues et cliffhangers, c’est incroyablement reposant.
Une résolution pour 2022 ?
Rester grouper, faire corps.
Par Sophie Geneste