Clérambard de Marcel Aymé au Théâtre 13 / Jardin

Le chef d’oeuvre théâtral de Marcel Aymé est plus que jamais d’actualité. Son style, son ton mais aussi la réflexion qu’il implique pour le spectateur, en font une fresque sociale extraordinaire. Le metteur en scène, Jean-Philippe Daguerre, s’est approprié l’oeuvre de Marcel Aymé et lui donne vie avec brio.

À découvrir au Théâtre 13 (Jardin).

Clérambard de Marcel Aymé

L’histoire

Le Comte de Clérambard est un être égoïste, qui fait régner la terreur sur sa famille et sur les animaux qu’il tue autant par nécessité que par plaisir. Un jour, Saint François d’Assise lui apparaît et lui reproche son attitude envers ceux qu’il a blessé. Cette rencontre provoquera une réaction forte chez ce personnage, qui n’aura désormais de cesse de chercher la voie de la rédemption… Dans “Clérambard”, Marcel Aymé s’attaque à la société française telle qu’il la connaît. Des moines pieux à outrance et des aristocrates fauchés y côtoient des filles de joie. Si le texte est daté de 1950, il n’a en revanche pas pris une ride ! Si “Clérambard” est un succès, c’est également grâce à la formidable interprétation de ses acteurs. Franck Desmedt, en Comte de Clérambard, joue à la perfection la dualité de ce personnage excessif et cruel qui cherche ensuite par tous les moyens à s’amender. Le Comte de Clérambard est rongé de vices mais n’est pas pour autant dépourvu d’humour et l’acteur sait utiliser le pouvoir comique de son personnage. Grégoire Bourbier est parfait dans le rôle du curé bourré d’humour qui remporte l’adhésion du public à chacun de ses passages sur scène. Le fils de Clérambard, à l’appétit sexuel décuplé, est interprété avec justesse par Antoine Guiraud. Ghislaine Londez, mais également Flore Vannier-Moreau apportent équilibre et émotion à cette pièce. Tous ces personnages et les acteurs qui les interprètent donnent à cette satire sociale tout son poids. Une troupe qui a su trouver l’harmonie pour donner vie à la pièce de Marcel Aymé.

Un mot sur le metteur en scène

Après une formation au Conservatoire national de Bordeaux et au Studio Pygmalion, Jean-Philippe Daguerre débute une carrière de comédien puis se tourne vers la mise en scène. Il dirige notamment la compagnie Le Grenier de Babouchka, créée en 2003 avec son épouse et produit de nombreux classiques qu’il met en scène : “Les Fourberies de Scapin”, “Le Malade imaginaire” et “Cyrano de Bergerac” entre autres. La compagnie a triomphé dans de prestigieux théâtres parisiens mais aussi au Festival d’Avignon 2014 en présentant au Petit Louvre “La Peau d’Elisa” de Carole Fréchette, et “Cyrano de Bergerac”, spectacle qui a obtenu le Prix du Off de la révélation masculine, remporté par Stéphane Dauch. Une consécration.