JACQUES MAILHOT
« Y’a du Macron à se faire », la nouvelle revue à ne pas rater au Théâtre des Deux Ânes
En cette rentrée, le théâtre des Deux Ânes perpétue fièrement la tradition et la désobéissance avec un spectacle diaboliquement corrosif et réjouissant. Plus indisciplinée que jamais, sa fameuse troupe de chansonniers manie allègrement l’art de la satire politique, créant dans la salle une ambiance de franche rigolade. À la barre des Deux Ânes et meneur de cette joyeuse bande, Jacques Mailhot nous offre une interview aussi mordante qu’enjouée ; un véritable pied de nez à la morosité ambiance.
Voilà plus de 100 ans que le Théâtre des Deux Ânes séduit le public avec ses espiègleries autour de l’actualité politique. Quel est votre secret pour inscrire un tel succès dans le temps ?
S’entourer des meilleurs et constituer une équipe solide. Renouveler régulièrement les spectacles en apportant à chaque fois une touche nouvelle en collant au plus près de l’actualité.
Après Tout est bon dans le Macron et On est mal Macron, on est mal, le président est à nouveau sur le devant de la scène de votre théâtre. C’est difficile de parodier un tel personnage ?
Macron est devenu une valeur sûre car, tel le développement d’une photo argentique, plus le temps passe et plus ses failles, ses tics, ses artifices apparaissent et se révèlent.
Il a désormais rejoint Hollande et Sarkozy dans notre panthéon. L’année politique 2023, une aubaine pour les chansonniers ?
2023 sera un très bon cru. Avec le réchauffement climatique, l’ambiance en politique devient de plus en plus torride et on ne compte plus les pompiers pyromanes dans la profession avec Sandrine Rousseau en commandante en chef. Une merveille. Pour nous un cadeau du ciel.
Vous écrivez et jouez une pléiade de complices. Comment bâtissez-vous vos spectacles ? Quel est votre processus créatif ?
Nous travaillons d’abord en solo, et ensuite nous mettons nos sketchs respects en commun. On compare, on évalue, on supprime les doublons et on garde le meilleur.
Vous exercez dans cet esprit de troupe depuis plusieurs années. Le plaisir de travailler ensemble reste-t-il inchangé ?
C’est toujours un grand bonheur de se retrouver début septembre pour phosphorer ensemble et échafauder la nouvelle revue car la complicité et l’amitié sont les deux maîtres mots de notre équipe.
La revue évolue-t-elle en cours de route pour rester au plus près de l’actualité ?
Elle est en mutation perpétuelle car nous l’amendons au fil de l’actualité. C’est ce qui fait le petit plus et la valeur ajoutée de nos spectacles. Qui vient nous voir le mardi ne voit pas tout à fait la même représentation s’il revient une semaine après.
Plusieurs oeuvres sont à l’affiche du Théâtre des Deux Ânes. Pouvez-vous nous délivrer quelques détails sur la programmation ?
Cette année nous avons élargi notre programmation en veillant à conserver notre ADN qui est unique à Paris : l’humour politique. Nous présentons donc deux pièces à forte consonance politique. De Gaulle est de retour ; une comédie déjantée qui imagine le retour et le regard du Général sur la France aujourd’hui. C’est truculent et vraiment abracadabrantesque ! Et Le Kir ne fait pas le moine ; une comédie qui nous fait revivre les tribulations hilarantes de ce chanoine hors du commun, religieux et communiste à la fois. Et comme en France tout finit par des chansons, Bartoc nous offre un duo comics-musical explosif. Une rencontre burlesque entre la musique classique et la chanson. Quatre spectacles et un seul mot d’ordre : Le Rire en majuscule.
Actuellement au Théâtre des Deux Ânes
Par Marie-Lys de Cerval