« ENFERMÉS » ET « LE NECTAR DES DIEUX »
L’originalité sur les planches du Funambule
Coup de projecteur sur deux créations à l’affiche du Funambule cet été. Amaia est humoriste, co-autrice et metteuse en scène d’« Enfermés », une pièce aux allures d’escape game. Hugo Klein et François Piel-Flamme sont les comédiens et auteurs du « Nectar des Dieux », comédie d’un nouveau genre qui retrace l’histoire du vin. Une rencontre joyeuse.
Racontez-nous en quelques mots le sujet de votre pièce.
Amaia : Les enfermés que j’ai co-écrit avec Sophie Teulière, est une escape comédie : une pièce interactive où trois amis sont enfermés dans un escape game et sollicitent l’aide du public pour en sortir
François Piel-Flamme : Dans Le Nectar des Dieux, que nous avons co-écrit avec Lucas Gonzales, nous racontons l’histoire du vin, sans gueule de bois !
Hugo Klein : Voilà, nous racontons l’histoire du vin depuis ses origines, soit le premier étourdi qui a oublié un bol de jus de raisin quelque part, jusqu’à la création des appellations en 1935.
Quelle est la trame narrative de votre création ?
Amaia : Trois amis participent à un escape game sur le thème de l’Égypte. Chacun représente un profil de joueur type : il y a l’experte qui ne compte plus le nombre de parties réalisées, celui qui ne voulait pas être là et n’y met pas beaucoup du sien, et celle qui est tout simplement contente de jouer. Un incident va les enfermer pour de vrai dans le jeu… Il leur faut donc à tout prix trouver un moyen de sortir, avec l’aide précieuse du public.
Hugo : Notre trame débute avec une oraison funèbre pour un ami nommé Michel, mort accidentellement en débouchant une bouteille. Nous rendons hommage ainsi à tous les buveurs de vin, anonymes ou non, et à ceux qui ont fait le vin à travers l’histoire.
François : Nous interprétons en tout 62 personnages au détour d’anecdotes historiques, parmi lesquels des grandes figures comme César ou Marie-Antoinette.
Comment avez-vous eu l’idée de votre projet ?
Amaia : En sortant d’un escape game, j’ai réalisé que le format était en fait au théâtre, avec son unité de temps, de lieu et d’action. J’ai alors collaboré avec des amis game designers pour intégrer des éléments interactifs et des énigmes, et rendre l’expérience plus immersive pour le public.
François : L’idée est née autour d’un verre de vin – sans surprise – et sur la suggestion de la femme d’Hugo, qui est caviste.
Hugo : Nous avons alors combiné nos différentes connaissances et expériences du vin pour créer une pièce à la fois éducative et divertissante.
François : En d’autres termes, il maîtrise le vin, je maîtrise l’ivresse (rires) !
Qu’est-ce qui fait, selon vous, l’originalité de votre projet ?
Hugo : Pour Le Nectar des Dieux, c’est notre approche de la vulgarisation historique à travers l’humour.
François : En effet, nous impliquons le public, cassons le quatrième mur et mélangeons narration et jeu de scène pour rendre l’histoire la plus vivante et accessible possible.
Amaia : L’interactivité est au cœur d’Enfermés. Le public joue un rôle actif en aidant les personnages à résoudre des énigmes, mais aussi à fouiller dans la salle. Cela crée une belle dynamique, avec 6 fins différentes possibles.
Quel rapport entretenez-vous avec l’ivresse ? L’ivresse a-t-elle des vertus ?
Amaia : Pour moi, l’ivresse réside surtout dans la conversation et les rencontres. Écouter de la musique, faire rire, écrire et avoir des idées me procurent aussi cette sensation d’exaltation.
Hugo : Historiquement, l’ivresse avait des vertus, comme chez certaines tribus gauloises qui prenaient des décisions politiques deux fois, une fois sobres et une fois ivres, pour s’assurer de leur justesse !
François : L’ivresse fluidifie les rapports humains, permet la désinhibition et inspire du courage. C’est, je crois, un catalyseur d’émotions et de chaleur humaine.
Amaia, si tu étais un type d’ivresse, tu serais quoi ?
Amaia : Je serais sans doute une petite ivresse entre amis, après un bon dîner et deux verres de vin. Une ivresse qui fait qu’on oublie de faire la vaisselle avant de se coucher, mais pas plus que ça !
Hugo et François, si vous étiez un type de joueur, vous seriez lequel ?
Hugo : François est un joueur all-in, toujours prêt à tout miser !
François : Hugo est assurément un bon perdant…et un bon gagnant !
Par Sophie Geneste