FRED RADIX

Un succès peut en cacher un autre !

Les deux spectacles à succès de Fred Radix, « Le Siffleur » et « La Claque » reviennent au Théâtre de la Gaîté Montparnasse à Paris en cette rentrée et continuent leurs tournées dans toute la France. Nous avons rencontré cet auteur, comédien, metteur en scène et musicien de talent, à l’enthousiasme contagieux !

Dans votre seul-en-scène musical Le siffleur vous interprétez les plus beaux airs de la musique classique et des musiques de films en sifflant ! Comment vous est venue cette envie ?

Les comédiens qui m’accompagnaient en tournée m’entendaient siffler toute la journée et me disaient « Fred, un talent pareil il faut absolument que tu le mettes en scène ! » J’ai alors cherché l’axe théâtral et je me suis dit que le mélange de musique classique, art que l’on dit savant et réservé à une élite, et de cet instrument du quotidien que tout le monde possède qu’est le sifflet offrait un bon contraste. Le personnage du siffleur se prend pour le Pavarotti du sifflet, pensant que c’est une discipline que tout le monde connaît et pratique ! Il s’attendait à jouer à la Scala de Milan ou à l’Opéra de Sydney et se retrouve dans une salle des fêtes où un théâtre parisien, devant un public qui ne sait pas ce qu’est la musique sifflée ! Ce qu’il va nous raconter va le rendre drôle, absurde, touchant, poétique et décalé.

Ce spectacle existe depuis 10 ans avec près de 700 représentations en France et à l’étranger. Vous attendiez-vous à un tel succès ?

Absolument pas ! (rires) C’est ce qui est merveilleux. Surtout qu’il m’arrive régulièrement de jouer Le Siffleur avec des quatuors à cordes , des orchestres classiques ou même des orchestres symphoniques de 40 musiciens ! Jamais je n’aurais pu m’attendre à ça. Ni à ce que ce siffleur soit une porte d’entrée pour l’international.

Y a-t-il un moment du spectacle qui fait particulièrement réagir le public ?

Une fois qu’ils m’ont entendu siffler, les spectateurs se disent « bon, il siffle très bien mais je suis sûr que je pourrais le faire aussi ! » Et au bout de 45 min je divise la salle, je me transforme en chef d’orchestre et je fais siffler le public ! Et là, les gens n’arrivent plus à siffler tellement ils rient de s’entendre eux-mêmes le faire et de se rendre compte à quel point c’est difficile ! Je crois que c’est le moment le drôle du spectacle !

Dans La claque, qui revient pour sa troisième saison, Auguste Levasseur est chef de claque. Pouvez-nous dire ce que cela signifie ?

La pièce se passe en 1895. À cette époque, le public bourgeois des théâtres n’était pas très participatif et applaudissait peu. Il y avait donc, dans de nombreux théâtres parisiens et européens, une quarantaine de claqueurs répartis dans la salle pour « faire la claque », c’est-à-dire lancer les applaudissements, les rires ou même les pleurs dans les moments tragiques. Tout cela était très bien orchestré par un Chef de claque. C’était un secret de théâtre et il y a eu des pugilats car certains directeurs de théâtre payaient des claqueurs pour qu’il y ait une bonne ambiance et que le bouche à oreille fonctionne alors que le spectacle n’était pas terrible ! C’était un terrain fabuleux pour inventer une histoire autour de ça.

Quelles sont les réactions les plus surprenantes que vous avez eues du public ?

Pour Le Siffleur, beaucoup de gens viennent me voir en me disant avoir été très émus parce que ce personnage leur a rappelé un papi, un père, un voisin maçon qui sifflait. Il y a une sorte de nostalgie associée au sifflet à laquelle je ne m’attendais pas du tout, c’est très beau. Pour La claque, je savais qu’il y avait des claqueurs à travers l’Europe, et aussi notamment à l’opéra du Bolchoï, mais ce n’était pas très documenté. Et une compagnie turque est venue voir le spectacle et a désiré l’adapter en Turquie, où il y a eu une tradition de claqueurs dans les mêmes années ! J’ai trouvé ça complètement fou. C’est pour ce genre de surprises et de rencontres que je me dis que j’ai le plus merveilleux des métiers !

Le Siffleur et La Claque au Théâtre de la Gaîté Montparnasse

Par Mélina Hoffmann