LE PIRE PREMIER RENCARD DE L’HISTOIRE

Interview de Jérémy Manesse

Quelles ont été vos sources d’inspiration pour Le pire premier rencard… ?

À l’origine, pendant le Covid, j’ai pensé la pièce comme une réinvention de Douze hommes en colère, intitulée Douze parents d’élève en colère, qui aurait décrit le « procès » d’une maîtresse au cours d’une réunion FCPE où chaque parent aurait exprimé sa fureur sur divers sujets. J’ai revu mes ambitions à la baisse quant au nombre de comédiens et c’est devenu Le pire premier rencard de l’histoire, où nous sommes quatre au lieu de treize. La contrariante actualité est donc ma principale source d’inspiration. Mais j’ai parfois pensé à Un air de famille en écrivant, à cause du cadre du bar et des problématiques familiales abordées.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vos personnages, les thèmes abordés dans cette pièce ?

Corinne et Marc sont deux presque cinquantenaires qui se « remettent sur le marché », sans grand enthousiasme. Jean-Seb est le patron, inquiet pour son commerce, du bistrot où le couple se rencontre. Constance est sa serveuse, davantage inquiète pour la planète. On aborde à peu près tous les sujets susceptibles de nous fâcher avec nos proches, et a fortiori avec des inconnus.

Ludivine de Chastenet est à la mise en scène – comment s’est passée cette collaboration? Quel point de vue, quelles nuances a-t-elle apporté au texte ?

On était ravis que Ludivine accepte de se joindre au projet, et on continue à l’être, très clairement. Elle n’a que rarement demandé de toucher au texte, sinon pour mettre le doigt sur des possibles problèmes de rythme, me laissant le soin de trouver une solution. Sa priorité a été que la pièce parle à tout le monde et pousse au dialogue, y compris avec les gens qui ont d’autres avis que le nôtre. Et qu’on aime tous les personnages.

Vous êtes comédien, en plus d’auteur. Cela change-t-il votre rapport à l’œuvre ?

Sur mes huit pièces, il n’y en a que deux où je n’ai pas joué. Je travaille donc plutôt comme d’habitude. Mais comme pour mon spectacle précédent, j’ai laissé de côté la casquette de metteur en scène, pour enrichir la pièce d’un point de vue extérieur.

Un vœu pour 2025 ?

Ouh la. Un gouvernement de gauche ? : D

Actuellement, au Café de la Gare