VINCENT, SON MARI ET SA FEMME
Interview de Frédéric Sabrou
Pourquoi vivre à deux quand on peut vivre à trois ? Profitez d’un merveilleux moment de comédie avec ce spectacle qui rejoue les codes de la vie en couple. Il se pourrait bien que vous ressortiez du théâtre avec une nouvelle vision de la vie conjugale… En plus de rire beaucoup !
Comment vous est venue l’idée de la pièce ?
Difficilement, comme toujours, car je suis scénariste et je me donne des contraintes. Je cherche d’abord un thème de société qui puisse être traité en comédie avec ce qu’il faut d’ironie et de second degré ; j’ai aussi besoin d’un déclencheur original, d’un pitch qui donne envie. Mais la condition indispensable à toute bonne comédie c’est une situation qui tienne la route pour nourrir une heure vingt de spectacle. Pour cette pièce, tout est parti de l’idée d’un ménage à trois qui aurait 35 ans de vie commune, Vincent, passant de la chambre de Grégoire à celle de Betty selon les jours pairs et impairs. Mais ces deux derniers découvrent qu’il les trompe avec un jeune homme et se mettent à partager la même jalousie, la même remise en question à un âge où il est difficile de tout recommencer. Ils se lancent alors dans des stratégies plus ou moins efficaces pour récupérer l’homme de leur vie. J’étais loin des thématiques plus politiques de certaines de mes pièces, mais il y avait un potentiel dans cette comédie sentimentale un peu hors normes.
Qu’est-ce qui est le plus dur : l’écriture ou la mise en scène ?
Composer un concerto ou être chef d’orchestre ? Ce sont vraiment deux choses différentes. Habituellement, je confie mes pièces à des metteurs en scène qui apportent un autre regard, mais j’ai eu envie de m’occuper de celle-ci car je la « voyais » dès l’écriture. C’est un peu un scénario qui se déroule sur plusieurs lieux, tout se fait avec des évocations, du jeu d’acteur, des ambiances et des musiques que j’ai créées pour l’occasion. Je n’avais pas fait ça depuis longtemps, c’est beaucoup de travail et de pression, mais on s’amuse énormément.
Selon vous, qu’est-ce qui fait la force du spectacle ?
Les comédiens ! J’ai trois vieux routards exceptionnels ! Ils apportent ce qu’il faut de rythme, d’humour, d’émotion et de vérité à la pièce. C’est un régal de les voir jouer mon texte.
Votre réplique préférée ?
« Penser à l’avenir ça fait pousser les rides« .
Au Théâtre Essaïon, du 30 avril au 26 juin