Enora Malagré : « La soirée avait si bien commencé »

© Ludovic Baron

Chroniqueuse et animatrice de radio et de télévision, Enora Malagré est avant tout une comédienne passionnée que l’on retrouvera cet été dans « La soirée avait si bien commencé » au Théâtre de Passy.Entre quelques confidences, elle nous a partagé son enthousiasme à l’approche de cette nouvelle aventure.

 

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur la pièce ?

C’est une soirée d’anniversaire surprise que mon personnage organise pour son mari avec les deux meilleurs amis du couple, et tout se passait bien jusqu’à ce que tout parte en vrille !

On va découvrir des infidélités, des cadavres dans le placard, au sens propre comme au figuré. Le titre est vraiment bien choisi: Ça avait si bien commencé et ça va plutôt mal se finir ! Les personnages sont très hauts en couleurs, leurs profils sont aussi différents que complémentaires.

Mon personnage est une jeune femme très dynamique, très enjouée, folle amoureuse de son mari et qui a toujours envie de bien faire. C’est une très gentille fille mais qui a quand même un sacré caractère et qui part assez vite au quart de tour. Elle est corse !

Le personnage de ma camarade Charlotte Gouillon, Claire, est beaucoup plus calme, elle est réservée, très douce, très maternante, mais on va voir que derrière ça se cache un peu de feu.

Le personnage de Thibaut De Lussy, qui est également l’un des auteurs de la pièce, est le macho un peu roublard qui prend beaucoup de place.Et puis le mari de mon personnage, Paul-Antoine, interprété par Nicolas Audebaud, a lui un peu la tête dans les nuages, il est passionné d’art contemporain…et il ne va pas comprendre ce qui va lui tomber sur le coin du museau!

La pièce est moderne, très rythmée, joyeuse, drôle et bien écrite, un peu dans la lignée du film La Crise, ou Cuisine et dépendance. J’ai eu un vrai coup de cœur en la lisant, et je pense que les gens ne vont pas voir le temps passer !

Et puis c’est une pièce qui a été écrite par deux jeunes auteurs, mise en scène par un jeune metteur en scène, et c’est important de soutenir ce genre de projets parce que c’est l’avenir du théâtre, et c’est un avenir radieux !

 

« LA PIÈCE EST MODERNE,TRÈS RYTHMÉE, JOYEUSE, DRÔLE ET BIEN ÉCRITE. »

 

© Ludovic Baron

L’histoire parle d’amitié, de mensonges, de non-dits, de trahisons.Vous pensez qu’on peut/doit tout dire à ses amis ?

Oula non ! (rires) Sauf quand c’est extrêmement grave bien sûr, des choses qui impactent la santé par exemple, ou la tromperie. Si j’apprends que le mari d’une amie la trompe, là j’aurai du mal à la fermer ! Sinon j’ai tendance à faire des petits mensonges diplomatiques.

Je suis connue pour ma grande franchise, qui m’a plutôt joué des tours, et l’âge m’a appris à réduire la voilure. Je pense qu’il faut savoir ménager les susceptibilités et les sensibilités des uns et des autres, et si pour y arriver un petit mensonge peut aider, j’emprunterai maintenant parfois ce chemin.

 

© Ludovic Baron

Ces dernières années vous avez beaucoup évolué à la radio et à la télévision. Qu’est-ce qui vous a donné envie de revenir au théâtre ?

Je n’ai jamais arrêté de faire du théâtre depuis l’âge de 20 ans ! C’est mon premier métier. J’ai commencé à côtoyer la télé et la radio pour avoir un petit complément de salaire, et ça a très vite très bien marché.

J’ai eu la chance de participer à des émissions qui m’ont procurée beaucoup de bonheur, m’ont permis de rencontrer des gens intéressants, et j’ai trouvé ça passionnant. Mais le théâtre vous rattrape toujours un peu par le col, c’est viscéral.

Avant je faisais du théâtre public donc c’est vrai que ça a moins été mis en lumière, mais j’en ai toujours fait.

La radio c’est encore autre chose, c’est un peu le média roi pour moi, j’ai beaucoup d’estime pour ce métier de journaliste à la radio. J’ai découvert sur le tard ce métier d’animatrice, de journaliste ou de chroniqueuse théâtre que j’ai trouvé passionnant alors je me suis engouffrée pendant un temps.

 

© Ludovic Baron

Une fête d’anniversaire surprise, ça vous plairait ?

Je ne supporte pas ! (rires) Mon amoureux l’a fait pour mes 40 ans, j’étais hyper mal à l’aise ! Après j’étais évidemment hyper contente, bien sûr…

Je suis grande gueule mais je suis quand même plutôt discrète avec mes amis, et quand je suis au centre de l’attention je me liquéfie !

Si je fais du théâtre, de la télévision, c’est justement pour réparer plein de choses, pour m’éviter d’aller voir le psy, et ça cache en réalité une timidité maladie. Surprise, moi toute seule dans une pièce, je peux crever !

 

 

« QUAND JE SUIS AU CENTRE DE L’ATTENTION JE ME LIQUÉFIE ! »

 

On vous connaît beaucoup pour votre franc-parler. Cela vous a-t-il aidé pour interpréter ce rôle ?

J’ai « une nature » comme on dit au théâtre, donc forcément je vais avoir du mal à jouer les amoureuses mystérieuses. Ma nature tonique m’a plutôt effectivement aidée pour ce personnage, même s’il n’a rien à voir intrinsèquement.

Mais je crois qu’il y a un dynamisme, une gouaille commune. Et d’ailleurs, depuis 20 ans, les metteurs en scène et les auteurs me proposent plutôt des rôles dans cette couleur-là. Mais un jour je jouerai peut-être Phèdre, on ne sait jamais !

© Ludovic Baron

 

La dynamique de groupe, de troupe au théâtre, est-elle la même qu’à la radio ou à la télévision ?

Oui. Je suis une fille de bande depuis toujours. J’ai choisi le théâtre pour être en troupe, et à la télé j’ai plutôt choisi des bandes. J’aime bien quand on est tout un tas.

On m’a proposé plein de fois de faire un seul en scène, je suis morte de peur. Plus il y a de copains, mieux c’est !

 

Après la télévision, le théâtre, la radio, y a- t-il d’autres univers que vous aimeriez explorer ?

J’ai quand même la chance d’en avoir coché pas mal ! Et je me sens très chanceuse d’avoir du travail régulièrement.

J’ai fait mes débuts au cinéma dans Doux Jésus qui est sortir il y a quelques mois, et j’aimerais bien faire plus de fiction. Du cinéma, de la télé, des séries…

 

Si vous deviez donner 3 mots pour définir cette pièce ?
Réjouissant. Drôle et étonnante

THÉÂTRE DE PASSY

À partir du 2 juillet

Du mercredi au samedi à 21h,  dimanche à 17h30

 

 

 

 

 

 

 

Par Mélina Hoffmann