Léa Corbex Castillo – Tel le fleuve rencontre la mer
Léa Corbex, qu’est-ce qui vous a inspirée pour écrire cette nouvelle pièce ?
J’ai grandi dans un petit village des Alpes et enfant, ma grand mère nous emmenait marcher en montagne. Elle inventait des histoires dont le dénouement (comme par hasard) arrivait toujours au sommet de notre ascension ! Elle entremêlait personnages et pays, drôlerie et grands sujets. Je me suis alors interrogée sur ce qui nous construit, sur la transmission et ce qu’on cherche tous un jour ou l’autre : nos origines, notre histoire et notre place. Et aussi ces rencontres inattendues qui viennent tout chambouler. Ce sont elles qui nous font avancer, qui nous transforment. Certaines de ces histoires viennent de témoignages réels, d’autres de mes propres questionnements.
La pièce explore-t-elle davantage le retour aux racines ou la quête d’identité ?
C’est un peu des deux. On porte tous un héritage culturel et familial. Arrive un moment où chacun doit décider de ce qu’il garde, ce dont il s’émancipe, et ce qu’il devient. Est-ce que je continue ce chemin-là ? Où est-ce que je trace le mien ? Ce n’est pas facile de s’émanciper parce que cela signifie parfois remettre en question ce que l’on pensait acquis. Et concernant l’identité : elle n’est pas figée selon moi, mais plutôt un point de départ. La pièce pose cette question : comment rester fidèle à ses racines tout en s’autorisant à écrire sa propre histoire ?
Votre spectacle explore l’intime autant que le collectif : qu’estce qui, selon vous, parle à tout le monde dans votre pièce ?
Elle invite le spectateur à se remémorer ses propres souvenirs, mais aussi à reconnaître dans le parcours des personnages une part de son propre cheminement. J’aime l’idée de nous comparer, nous les humains, à un fleuve. Nous sommes tous traversés par des courants contraires, mais portés par le désir d’avancer. Lorsque le fleuve rencontre la mer, il ne disparaît pas : il se transforme, il s’ouvre à une nouvelle dimension. Je crois qu’il en est de même pour nous autres !
Quel message aimeriez-vous que le public retienne ?
Qu’une rencontre peut tout changer. Que chacun porte en lui son histoire, ses racines, ses doutes, mais qu’on peut toujours se réinventer. La pièce nous rappelle l’importance des liens, de la transmission et que la magie des rencontres peut donner lieu à de formidables trajectoires de vie. Elle met en lumière l’idée que chacun porte en lui la capacité de se réinventer..
FACTORY, ESPACE ROSEAU TEINTURIERS, Avignon
Du 5 au 26 juillet, 21h50, relâche les 8, 15, 22 juillet