Bouquet Final, l’apocalypse est bientôt là
Embarquez pour une dernière fête avant la fin du monde avec les comédiens de Bouquet Final, petite pépite comique signée Olivier Macé. Une bande de potes aux répliques qui fusent, pour deux heures de rire en communion avec le public.
Nous avons rencontré Marie Fugain et Sébastien Knafo qui se donnent la république sur scène. Très complices, ils nous ont confirmé ce que nous pressentions déjà : la troupe se marre autant sur scène que derrière les planches.
© Janine Gebran
Qu’est-ce qui vous a donné envie de jouer dans cette comédie ?
MF : Elle m’a fait beaucoup rire, je me suis demandé : « Tiens, qu’est-ce que je ferais, moi, si vraiment la fin du monde arrivait ? ». On m’avait contacté au début pour le personnage de Julie, mais j’avais plutôt envie de jouer un personnage comme celui de Sonia, parce qu’elle est plus dans la folie et le sarcasme, quelque chose que j’ai moi. Je me suis dit allons-y, allons dans la folie, cette pièce part en cacahouète, ça me plait bien ! Elle ne s’appelle pas « Bouquet Final » pour rien.
SK : Moi, ça faisait un an que je cherchais à jouer avec Bartholomew Boutellis sur scène. On a rencontré Olivier Macet, le metteur en scène, avec qui on s’est entendu tout de suite. Il y a eu une espèce d’alchimie et il nous a recontacté en juin dernier pour nous proposer cette pièce. On a foncé, sans même avoir quasiment lu la pièce, pour vous dire ! Le personnage me plaisait beaucoup, cet espèce de mythomane qui se réinvente une vie parce qu’il est seul. C’est un connard mais aussi un mec ultra-sensible. A jouer tous les soirs c’est extrêmement réjouissant.
Le thème de la pièce est complètement barré mais l’écriture est très vraie, est-ce qu’il y a une part d’improvisation dans le jeu ?
MF : Non, il n’y a pas d’improvisation sur scène, en revanche on n’est pas à l’abri d’un fou rire. Un mot de travers, qui cloche et je suis la première à être en perdition total. Je ne suis d’utilité à personne en cas de fou rire ! On est capable de se sauver les uns les autres, ça fait deux mois qu’on la joue maintenant. On est très à l’écoute et c’est ce que j’aime avec cette troupe. Et puis la comédie, ça doit être réglé comme du papier à musique, il ne faut pas de temps mort. On essaye d’être très droits et précis mais parfois il y a des choses qui nous échappent !
SK : Il y a une base très solide qu’on respecte. À certains moments, on a quand même pu réinventer le texte pendant les répétitions. Et puis le soir, en fonction de regards entre nous, on se laisse parfois débordé. Le public nous amène beaucoup ça, surtout avec le rire. Il y a plein de petites répliques qui sont venues comme ça, sur scène. C’est vraiment chouette parce que la pièce n’est donc pas tout à fait la même qu’au départ, on a essayé de gagner un maximum de rires et des vannes.
On se reconnaît un peu dans chacun des personnages. Mais vous, duquel vous sentez-vous le plus proche ?
MF : Je suis entre Julie et Sonia dans la vraie vie. J’aime bien le sarcasme mais pas la méchanceté. J’aime le côté de Julie très empathique et humain. Avant j’avais aussi un côté du personnage de Marie, j’étais une super grosse gourmande. Je ne suis pas Victor parce que je ne suis pas radine. Je ne suis pas mytho non plus. Je suis plus proche des personnages féminins que masculins. En fait c’est comme dans Friends, on a un peu de tous en nous ! C’est ce qui rend la pièce humaine.
SK : C’est une pièce super populaire, donc c’est vrai qu’on peut se reconnaître un peu dans chacun des personnages. Honnêtement, je ne suis pas du tout mytho dans la vie moi, je ne mens pas en général ! Il y a plein de choses qui viennent de moi dans ce personnage de Didier, mais je ne me reconnais pas dans ses traits principaux, ni dans ceux de Sonia, ni ceux de Victor qui est un radin fini. Je dirais que je suis le plus proche du personnage de Didier, celui que j’interprète quand même.
Bouquet Final, c’est une joyeuse bande d’acteurs sur scène et beaucoup de complicité entre les comédiens. Êtes-vous d’accord ?
MF : C’était un peu le challenge. Nous, les filles, on s’entend ultra bien, on est toutes les trois dans la même loge, on est très différentes et complémentaires. En fait on est tous comme une petite barre de tétris, on se complète tous les uns les autres. C’est un miracle ce qui se passe sur scène. Et puis on se marre vraiment quoi ! On va souvent boire des coups avant ou après, c’est très inattendu. On a pas eu d’efforts à faire, on est juste tel qu’on est et le public le ressent. On est une troupe sur scène, on est six et c’est “un pour tous tous pour un”.
SK : Ça tient beaucoup à nos personnalités qui ont étés choisies. Vraiment, on s’est compris très vite, on a réussi à s’apprivoiser avec nos différentes personnalités très rapidement. Il y a une vraie alchimie, sur scène il y a un truc très fort entre nous six. C’est très agréable et, en plus, on se fait rire les uns les autres, on s’amuse beaucoup à inventer et donc à essayer de faire rire son partenaire.
Est-il dur de faire rire ? Et dans la vraie vie, êtes-vous drôle ?
MF : C’est drôle parce qu’à la télé ou au cinéma j’ai toujours eu des rôles de flics, dramatiques, alors que dans la vie je passe mon temps à me marrer et à faire la conne. Avec mes enfants, on se marre comme des baleines ! J’aime ça, j’aime faire rire mes amis. J’étais assez frustrée de mes rôles très autoritaires au cinéma, alors que là le rôle de Sonia est drôle et touchant à la fois.
SK : Jusqu’en CM1, je ne parlais pas tout, et le rire ça m’a sauvé la vie, ça m’a permis de m’exprimer. Si il y a un truc super important pour moi c’est bien le rire. On est jamais drôle pour tout le monde mais en général je crois que ma compagnie est assez drôle. Le rire demande une précision forte au théâtre, plus forte que quand on joue un drame. Il y a quelque chose de très rythmé dans le rire. Il faut le sentir avec les spectateurs et les partenaires. Un bon mot ou une bonne vanne, si c’est dérythmé ça ne fonctionnera jamais. Et c’est une question d’envie aussi. Certain soir quand tu es plus fatigué et que tu as moins envie, ça passe moins bien parce que tout part moins fort. Je crois que tout part de là, de cette envie de faire rire le spectateur.
Et votre réplique préférée alors ?
MF : Mon petit kiff perso c’est quand Sonia dit : « mais c’est Bruce Willis qui ne veut pas Sandra Bullock ». Le jour on m’a dit sur un tournage : « c’est dingue ce que tu me fais penser à Sandra Bullock ! ». Moi je suis archi fan de Sandra Bullock donc c’est mon plaisir perso. Les gens se marrent vachement et parfois j’entends « Ah, mais ouais c’est vrai ! ».
SK : C’est moi qui l’ai trouvée cette république là ! Ce que j’aime le plus jouer dans cette pièce, c’est le moment où j’explique ce que c’est un « go fast ». Victor fait croire qu’il est flic et on lui demande d’expliquer ce que c’est qu’un « go fast ». Et là il rentre dans une explication un peu folle, et, bien entendu, il ne sait pas ce que c’est et personne ne le croit. Ça c’est vraiment mon moment préféré à jouer dans la pièce !
Bouquet Final, Comédie Caumartin
Jusqu’au 31 décembre.
Sébastien Knafo
Marie Fugain