ENTRE COPAINS D’ABORD

Interview de Marie-Silvia Manuel

Dans Entre copains d’abord, vous reprenez sur scène les chansons de Georges Brassens et les sketchs de Raymond Devos. Comment vous est venue cette idée ?

Depuis toujours, je suis une passionnée des mots. Raymond Devos, Georges Brassens, au même titre que Claude Nougaro d’ailleurs, sont des phares dont les lumieres m’ont frappee très tôt. Ils font partie de mon éducation. C’est magnifique, humain et poétique. Et en plus avec de l’humour. Les textes de Devos et les musiques de Brassens se complètent par leur imagination, leur originalité, la qualité de leur écriture. Ils plaisent et parlent à toutes les générations. Je viens des classiques grâce à mon père (Robert Manuel). Et depuis 2012, je vais en direction du « théâtre musical » grâce à mon tendre complice Marc Goldfeder : il est le directeur musical et l’interprète de toutes nos créations. Et aujourd’hui, je suis une fille qui interprète les chansons de Brassens et les textes de Devos, mais aussi leurs propos. A un moment, il y a même une « voix » (mon subconscient) qui me demande pourquoi j’ai fait ce spectacle ! En fait, c’est un fantasme réalisé.

Les mots de ces deux artistes résonnent-ils encore avec la société actuelle ?

Quand c’est bon, c’est intemporel. C’est le mauvais qui ne dure pas. Ces deux-là, par le fond et par la forme, résonnent complètement actuels. Mine de rien, ils écrivent légèrement des choses profondes avec humanité et humour. C’est très fort. On les aime pour cela. Vous êtes donc accompagnée sur scène du pianiste Marc Goldfeder.

Quelle est votre dynamique dans le processus créatif ?

Je crois qu’il faut être conscients du bonheur que l’on a, dans ce métier merveilleux qui n’est toutefois pas facile. Marc et moi avons l’habitude de travailler ensemble. Tout ce qui est musique, je ne pourrais pas sans Marc. Lorsqu’on travaille ensemble, il me pousse, je le pousse, la dynamique se crée toute seule. En tant que comédienne qui chante, je peux monter des spectacles où tout est possible. Marc réalise mes rêves. Et il m’épate.

Un message à transmettre à nos lecteurs pour 2025 ?

Il faut être heureux, malgré tout. Mais il faut combattre pour cela, d’autant plus si l’on est femme. Tâcher légèrement et joyeusement de vivre comme on le souhaite, sans entrave, avec passion, avec respect des autres et enthousiasme. Comme dirait Baudelaire « Enivrez-vous pour n’être pas les esclaves martyrisés du temps ». Et apprendre toujours au contact des autres. Vivre ou penser en pantoufles? Jamais.

Jusqu’au 15 mars, au Théâtre Darius Milhaud