ERIC SLABIAK – La musique en héritage

Venant d’une famille d’immigrés juifs polonais où la musique est un art de vivre depuis plusieurs générations, Eric Slabiak a fondé en 1992 le groupe Les Yeux Noirs puis en 2019 Josef Josef. Ce groupe mêle musique Yiddish, Tzigane mais aussi pop, rock et électro. Un réel voyage musical à travers les Balkans et l’Europe de l’Est, empli de nostalgie et de gaîté, le tout porté par des musiciens incroyablement talentueux. Nous avons rencontré Eric Slabiak, qui nous parle de sa musique qui vous touchera en plein coeur.

Qui sont les membres de Josef Josef ?

Les membres de Josef Josef sont Frank Anastasio, à la guitare et au chant; Dario Ivkovic à l’accordéon; Jérôme Arrighi à la basse; Nicolas Grupp à la batterie et moi-même, Eric Slabiak, au violon et au chant.

Comment s’est formé votre groupe et qu’est-ce qui vous a réunis au point de fonder Josef Josef ?

Nous étions presque tous dans le groupe Les Yeux Noirs. Lorsque mon frère et moi avons choisi d’arrêter Les Yeux Noirs, j’ai eu envie de continuer de jouer ce répertoire. Nous avons collecté des morceaux, travaillé les arrangements, l’écriture et nous avons enregistré un album sorti chez Buda Musique.

Comment définiriez-vous votre style de musique ?

Nous avons « modernisé » un répertoire qui se jouait dans les cabarets en France depuis les années 50. Des musiques yiddish, tziganes, balkaniques, slaves… Notre instrumentation électroacoustique nous permet de jouer un répertoire « traditionnel » avec un son contemporain, une énergie qui peut s’apparenter au rock.

Quels sentiments associez-vous à votre musique ? Que souhaitez-vous partager avec votre public ?

C’est une musique que j’ai toujours entendu depuis mon enfance. Elle exprime le déracinement, le voyage, la
résistance, la mélancolie mêlée à la joie. Elle est porteuse d’espoir, de mystères, de fougue et de tendresse. C’est exactement ce que je veux partager avec le public.

Vous avez depuis 20 ans une relation forte avec le cinéma et le théâtre, que vous apporte-t-elle ?

Je compose de la musique pour contribuer à la fabrication des images, des histoires, pour les accompagner, les
influencer, les compléter. Je travaille avec les émotions des metteurs en scène, des réalisateurs, j’essaye de les restituer avec des couleurs musicales. La musique est un texte au-delà des mots, elle nous emmène au coeur de notre imaginaire.

Avec votre ancien groupe Les Yeux Noirs vous avez joué dans une quarantaine de pays, sur les cinq continents, un endroit rêvé pour un prochain concert ?

Oui, ce serait la Polynésie Française où nous sommes souvent allés jouer avec les Yeux Noirs et qui reste parmi mes plus beaux souvenirs.

Vous écoutez tous les styles de musique, quels sont vos coups de coeur du moment ?

J’écoute beaucoup de chansons françaises de l’époque rive-gauche, Barbara, Reggiani, Ferré, Anne Sylvestre, Brel,
Brassens
. Beaucoup de musiques des Balkans. Des chansons yiddish. De la musique classique, énormément et la musique « Pop » de mes jeunes années: David Bowie, Nina Hagen, Tom Waits, Supertramp… Ils sont tous des coups de coeur éternels.

Par Patricia Cailleux

THÉÂTRE MICHEL, le 28 mars et les 2, 5 et 12 avril