Géraldine Danon, mise à nu corps et âme

Géraldine Danon est une habituée des voyages. Que ce soit personnel sur les océans, ou professionnel sur les terres théâtrales. C’est tout en délicatesse qu’elle transcende le texte de Pauline Sales, Groenland, qui adopte le langage du coeur et du corps. Embarquer pour ce voyage, c’est la promesse d’une expédition au coeur de la femme.

Vous passez actuellement au théâtre avec Groenland, que raconte cette pièce ?

Il s’agit de l’errance nocturne d’une femme ordinaire, au bord de la falaise, mais prête à déployer ses ailes et à s’envoler. Un voyage au pays des désirs inassouvis et des rêves enfouis, ceux de quelqu’un qui veut voir enfin plus grand, plus loin, plus beau. cette nuit-là, c’est le Groenland qui cristallise toutes ses espérances.

Les metteurs en scène de l’oeuvre, Pierre Pradinas et Florence Vignon, décrivent votre personnage comme une « desperate house wife » au bord du précipice, qu’y a t-il de vous dans ce personnage ?

Une envie de vivre sa vie comme si chaque jour était le dernier, de ne pas se laisser enfermer, d’aller vers l’inconnu, de chercher l’intense et d’être là de la façon la plus entière possible, sans souci de l’hier ou du demain.

Complexe, surprenant, décalé, drôle parfois… comment définiriez vous le texte de Pauline Sales ?

Comme une ode à la femme, à la mère, un appel à l’aventure, une partition poétique aussi folle que concrète. Nous pénétrons dans les méandres de l’esprit complexe d’une femme en quête de liberté et de reconnaissance, prête à tous les sacrifices pour s’échapper d’un quotidien qui l’asphyxie. c’est donc une partition complexe et en même temps organique, qui offre une liberté de jeu, et une palette d’émotions intenses, permettant de voyager entre rire et larmes.

Quel rôle joue l’interprétation théâtrale dans votre vie? Est-ce une inspiration ou une catharsis ? et l’écriture ?

Un voyage intérieur aussi indispensable que ceux que j’entreprends en mer, une façon d’explorer mes limites, de me confronter à l’essentiel, dans un souci de vérité et de partage, aussi inspirant que vital.

Vous êtes la fille de Raymond Danon et la filleule d’Alain Delon, vous venez donc d’une famille de cinéastes, qu’avez-vous appris d’eux ?

Qu’il faut viser l’excellence, qu’il n’y a que le travail qui peut nous y conduire. Qu’il faut rester humble, audacieux, curieux. des valeurs que le temps que j’ai passé en mer n’ont fait que confirmer.

Vous êtes partie faire le tour du monde en bateau. Quelles sont les aspects de la vie parisienne que vous regrettez ? et ceux quiau contraire ne vous ont jamais manqués ?

Il n’y a pas de vie parisienne pour moi, il y a une vie à terre et une vie en mer. J’essaie d’harmoniser ces deux mondes, de trouver les correspondances entre l’un et l’autre. a terre, je me nourris de rencontres, d’aventures artistiques, et en mer je fais le plein d’énergie, je me retrouve face à l’essentiel, au plus près de la nature et des miens.

Vous avez un parcours fascinant, vous êtes une femme engagée qui vit ses rêves sans aucunes limites, que diriez-vous aux femmes d’aujourd’hui ?

Les femmes d’aujourd’hui ont déjà fait un grand chemin, il me semble. après c’est à chaque fois un destin unique, une aventure personnelle qu’il faut vivre au plus près de ses rêves en fuyant la peur.

Quels sont vos prochains projets ?

Continuer.

Par Patricia Garçon et Marc Bélouis.

À la Scala du 8 novembre au 30 novembre

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