Le gros diamant du prince Ludwig

Après un an de succès ininterrompu au théâtre du Gymnase, « Le gros diamant du prince Ludwig » est rejoué au théâtre Le Palace à Paris, afin de faire honneur au Molière 2018 de la meilleure comédie. La pièce est mise en scène par Gwen Aduh, qui c’est s’inspire des maîtres du burlesque britannique telle que les Marx Brothers ou les Monty Python. De quoi mourir de rire !

Par Sandra Jabalera

Une hilarante bande de bras cassés

États-Unis, dans les années 1950, aux prémices du rock’n roll. Une banque est désignée pour conserver quelque temps un gros, très gros diamant, sûrement le plus massif au monde, celui du prince Ludwig… La scène parfaite pour un braquage rocambolesque. Des musiciens en live, des matons amateurs, un pickpocket trop honnête, une amoureuse peu fidèle, un banquier colérique, un policier frimeur, une mère poule, et Warren Slack, le plus vieux stagiaire des Usa. Tous font partie d’une bande de onze comédiens hilarants et complices qui n’hésitent pas à surjouer, embarquant le spectateur de catastrophe en catastrophe, dans une histoire de dingues. Bienvenue dans le monde du burlesque anglo-saxon, royaume du « no sense », où tout est permis, surtout l’invraisemblable, puisqu’on peut rire de tout.

Scénario et cascades à gogo

Des portes qui claquent, un lit à bascule qui piège tout le monde, des personnages en apesanteur passant de la position horizontale à la verticale, des jeux de perspective, le spectateur ne s’ennuie pas une seule seconde durant ce spectacle. Il passe de scène en scène au gré de six décors différents, entre deux acrobaties aériennes. Créatifs, les accessoires et tous les autres procédés techniques se mettent admirablement au service d’une pièce inventive et utilisant tous les ressorts du comique burlesque : textes et situations absurdes, jeux de mots, personnages au charisme fou. Tout défile à grande vitesse, mais fort heureusement, des intermèdes rock-jazz sont prévus pour souffler.

L’esprit des Faux British se perpétue avec talent

Pourquoi s’arrêter si la méthode marche ? Le metteur en scène Gwen Aduh fait appel aux grands auteurs du burlesque anglais dans ce travail : des Monty Python, indépassables dans l’art du « no sense » britannique, aux Marx Brothers, rois de l’absurde, en passant par Benny Hill et son comique bon enfant.. La pièce est adaptée de l’œuvre d’Henry Lewis, Jonathan Sayer et Henry Shields, les trois auteurs anglais de The Comedy About A Bank Robbery, son titre original. Déjà dans les Faux British, Gwen aduh et son équipe reprenaient une autre pièce de ces trois auteurs. Cela s’était soldé par un succès : plus de 300 000 spectateurs, le Molière de la meilleure comédie 2016, et l’Olivier awards pour The Play That Goes Wrong. Elle connaîtra le même succès de l’autre côté de l’atlantique à Broadway. En 2017, c’était reparti pour un tour avec Le gros diamant du Prince Ludwig. Un an plus tard, rebelote, la troupe se voit décernée un deuxième Molière ! Désormais, plus rien ne les arrête ! Bref, rien de mieux qu’un « gros diamant » pour rire de bon cœur et décompresser, ce qui, parfois, fait franchement du bien dans le tumulte du quotidien.

Au Palace.