Jean Philippe Azéma

Après avoir mis en scène “La maitresse en maillot de bain” aux Feux de la Rampe, Jean Philippe se dévoile pour Théâtres et Spectacles de Paris. Metteur en scène de talent, son nom est à l’affiche de plusieurs pièces à Paris et en province. Une interview sans mise en scène, juste spontanée comme Jean Philippe.

Jean Philippe, après avoir fait un grand succès avec “La maitresse en maillot de bain”, quelles sont vos pièces a l’affiche actuellement ?

“Gentleman déménageurs” de Bruno Druart qui va se jouer au cours de la saison 2017/2018. Nous avons plus d’une quarantaine de dates en tournée dans toute la France. “La maîtresse en maillot de bain” qui débute sa septième année d’exploitation. La pièce reprend à Paris aux Feux de la Rampe à partir du 7 d’octobre et tourne dans toute la France; “Tous nos vœux de bonheur “ une pièce de Marilyn Bal que nous avons créée à Avignon 2016 et qui se jouera à la Comédie Bastille à partir du 23 septembre; “Le soliloque de Grimm” de Bruno George à l’Essaïon dès le mois de novembre 2017; “Gloops”, concert loufoque pour enfants à partir du 14 février 2018 à l’Essaïon; “Entrez sans frapper” de Carole Greep et Guillaume Labbé à la Comédie Odéon à Lyon; “Le chant du coq Licot” de Flavia Perez en tournée sur la saison 2018.

Comment gérez-vous votre emploi du temps pour mettre sur pied autant de pièces ?

En toute sincérité, c’est un jonglage permanent, d’autant plus que j’ai un petit garçon de 6 ans. Il m’arrive très souvent de mettre en scène plusieurs pièces en même temps. Je répète dans ces cas là une pièce le matin et une autre l’après-midi. Le temps de création est un moment très intense, très éprouvant pour le metteur en scène comme pour les acteurs. J’estime qu’il est difficile d’être créatif plus de 4 heures d’affilée. Au bout de 4 heures j’ai besoin de recul, besoin de laisser reposer ce que j’ai mis en place… et je pense que c’est une nécessité pour les comédiens aussi. Par contre ça ne me pose aucun souci d’enchainer dans la journée sur une autre création, je m’y adonne avec une fraîcheur renouvelée.

Comment choisissez-vous vos pièces à mettre en scène ?

Sur coups de cœurs le plus souvent, et il y a aussi des auteurs fidèles qui me sollicitent et me font confiance. Le respect mutuel et réciproque que nous éprouvons nous fait gagner un temps considérable. Ces gens là savent que je me mets au service du texte et de la pièce avant toute chose.

Est-ce vous qui choisissez les comédiens ?

Plusieurs cas de figure peuvent se présenter. Si l’auteur est vivant (et c’est le plus souvent le cas en ce qui me concerne), on choisit ensemble la distribution, d’autant plus qu’il arrive fréquemment qu’un auteur ait pensé à un comédien en écrivant. Il se peut également qu’une production fasse appel à moi et que le casting ait déjà été défini.

Le fait d’être aussi comédien vous aide-t-il dans votre travail de metteur en scène ? Et le rapport avec les comédiens est il diffèrent?

Oui bien sûr. En tant qu’acteur, je connais parfaitement les mécanismes de création du comédien. Aussi complexes soient ils, c’est à moi d’ identifier les réticences où les attentes souvent non formulées qui vont m’inciter à lâcher du lest, ou au contraire m’autoriser à pousser l’acteur un peu plus avant. C’est un vrai travail d’écoute.

Comment vous est venu ce goût de la mise en scène ?

Ce sont les circonstances au départ qui m’ont un peu poussé vers la mise en scène. Plus jeune, on montait des spectacles avec les copains et tout en jouant moi même, il a dû nous sembler naturel à l’époque que j’occupe cette fonction. Ensuite j’y ai pris goût.

Êtes-vous un metteur en scène qui travaille dans la douleur ou dans la douceur ?

Je ne crois pas qu’en malmenant une personne on puisse la rendre créative. Je crois aux vertus de la bienveillance et de la légèreté.

Y a-t-il un comédien, une comédienne, avec qui vous rêvez de travailler ?

Je pourrais vous citer des noms d’artistes plus ou moins connus, mais je préfère vous avouer ce que représente pour moi le bonheur de découvrir à chaque création des acteurs que je ne connais pas. J’adore sortir de ma zone de confort, j’adore la rencontre avec un comédien, et je suis émerveillé à chaque fois de la confiance qu’ils me font. Il y a beaucoup d’acteurs inconnus de grand talent. En leur présence, je suis comme un gosse devant un sac de bonbons.

Y a-t-il un auteur avec qui vous rêvez de travailler ?

Il y en a plein. Encore une fois ça n’est pas le talent qui manque. Je lis beaucoup de pièces, j’ai la chance d’être pas mal sollicité et de passer ainsi d’un univers à l’autre, d’un imaginaire à un autre… et c’est vertigineux.

3 mots pour définir une bonne mise en scène ?

Une bonne mise en scène est pour moi créative, précise et… invisible.

En une seule phrase, pourquoi aimez vous Paris ?

C’est une ville qui sollicite ma curiosité en permanence.

En une seule phrase, pourquoi n’aimez vous pas Paris ?

C’est une ville qui aspire et se nourrit des énergies vitales de ses habitants. Je rêve de monter un Shakespeare… et de partir marcher, beaucoup, pendant plusieurs mois en randonnée avec ma compagne. Aucun rapport avec la création…quoi que …