LA FOLLE HISTOIRE DE L’ÎLE MYSTÉRIEUSE

Interview de Cyril Gourbet

Cyril Gourbet est le co-auteur et metteur en scène de ce spectacle, dans lequel il joue l’explorateur Jack Beauregard. Il nous livre les coulisses de cette aventure déjantée, à la musique de cinéma et aux décors de bande-dessinée.

Vous aviez déjà pu jouer l’explorateur Jack Beauregard dans Les Aventuriers de la Cité Z entre 2013 et 2016. La Folle histoire en est-elle une suite ? Y’a-t-il une volonté de construire un univers autour de ces aventures ?

Les Aventuriers de la Cité Z a été créée en 2012 et se joue toujours. L’idée était de créer un personnage un peu gauche, de mauvaise foi, très franchouillard : une sorte d’Indiana Jones mélangé à OSS 117. Comme les spectateurs ont bien aimé ce genre d’aventures burlesques et trépidantes et nous réclamaient une suite, on a décidé de faire revenir Jack Beauregard sous l’Occupation, en 1942, ce qui avait l’avantage d’installer un climat de tension dès le départ de la pièce. J’imaginais très bien que Jack, escroc mythomane, essaierait de s’en sortir en faisant du trafic au marché noir.

Pouvez-vous nous raconter un peu ce qui se passe dans ce spectacle, qui serait librement inspiré d’une histoire vraie ?

Oui, exactement ! Tout comme, avec le premier spectacle, on tenait avec mon coauteur Frédéric Bui Duy Minh, à s’appuyer sur un fait réel pour crédibiliser le récit. Pour cette histoire, on est partis sur un écrit de Pierre Martyr d’Anghiera qui était le conseiller du roi espagnol Ferdinand II, chargé de retranscrire tous les écrits des explorateurs du Nouveau Monde. Un jour, il a entendu parler d’une île mystérieuse surnommée « Boyuca » qui, selon les indigènes, possèderait une source sacrée capable de faire rajeunir les vieillards. Le conquistador Juan Ponce de León a cru à cette histoire et serait parti avec ses caravelles à la recherche de cette île, qu’il n’a bien sûr pas trouvée. Dans La Folle histoire, on a repris cette légende en inventant un rescapé, Julio de la Bragueta Abierta, qui aurait été enterré en Espagne avec la carte de l’île. Voilà donc Jack Beauregard embarqué avec une jeune résistante qui posséderait la fameuse Fontaine de Jouvence tant convoitée par les nazis.

Vous êtes à la fois le coauteur, le metteur en scène et vous tenez un des rôles principaux. Est-ce qu’une de ces étapes créatives vous plaît régulièrement ?

Je suis comédien à la base, donc j’adore jouer, mais la création est quelque chose d’extraordinaire. Ce moment où on devient une éponge. Je regarde tous les films d’aventure, je relis les romans de Jules Verne, les bandes-dessinées qui traitent de ce sujet, tout ce qui parle également de l’occupation et de la Résistance. Comme je suis aussi metteur en scène, je vois tout de suite comment je peux exploiter et concrétiser certaines idées sur scène. C’est une chance d’être à la fois auteur et metteur en scène.

Le spectacle a une esthétique très marquée. où avez-vous trouvé vos inspirations et de qui vous êtes-vous entouré pour les matérialiser ?

J’avais envie, par rapport à la première pièce très artisanale, de faire un projet XXL : « un vrai parc d’attraction pour toute la famille« , comme le disait Spielberg en réalisant Indiana Jones. Je me suis donc entouré de techniciens chevronnés, habitués des pièces à succès. J’ai d’abord été voir Harold Simon, qui a été capable de créer un vrai tyrannosaure sur scène, en 3D. Ensuite, j’ai été voir Virginie Houdinière pour les costumes et Romain Trouillet, pour donner à l’histoire une vraie bande-son originale. Le scénographie Olivier Prost a également travaillé sur les décors pour enchaîner les 26 tableaux différents dessinés par des professionnels de la BD. J-P Bordier et P. Chapelle. Tout ça participe à ce que le spectateur soit plongé dans une aventure incroyable et immersive comme au cinéma.

Vous avez déjà pu jouer La Folle histoire au Grand Point Virgule à l’été 2023. Quels ont été les retours du public ?

Les retours ont été vraiment excellents, et certains nous ont déjà demandé une suite ! Par contre, je tiens à préciser que ce n’est pas un spectacle jeune public comme certains ont pu le croire avec l’affiche. C’est une comédie d’aventure tout public, que l’on va voir en famille comme La Grande Vadrouille, par exemple.

Quels sont vos projets et vos voeux pour 2024 ?

Personnellement, j’ai déjà plusieurs projets d’écriture en tête mais j’aimerais aussi retrouver un peu mon métier d’acteur à la télévision que j’ai laissé en suspens depuis 2 ans. J’espère dans tous les cas que 2024 va permettre à la Folle histoire de l’île mystérieuse de prendre son envol et de partir en tournée.

Actuellement aux Enfants du Paradis

Par Léa Briant