Les lapins sont toujours…

D’Ariane Mourier,
mise en scène de David Roussel

 

Tranche de rire psychologique

 

 

Tendre, enlevé, intelligent, “Les lapins sont toujours en retard” est un pur régal pour les zygomatiques. Un petit bijoux d’originalité dirigé par la truculente Ariane Mourier et mis en scène par David Roussel. Croustillante à souhait, cette comédie singulière au programme du Festival d’Avignon risque de vous surprendre… en bien !
par Laëtitia Pinon

Comique psychologique
Alice va mal. Sur le divan de son psychologue, la jeune femme vide son sac, raconte par bribes ce qui a conduit Sandra (sa sœur jumelle) et elle à se perdre de vue. Car si Alice est sensible, réservée et romantique, sa moitié est policière, brute de décoffrage et croqueuse d’hommes. Ne vous y trompez pas, en dépit de son pitch introspectif un brin mélancolique, “Les lapins sont toujours en retard” offre une vraie tranche de rigolade. Le rire ici n’est ni gras ni tapageur, mais décalé et intelligent, provoqué par la construction en flash-back du récit. En cause, le va-et-vient tonique entre les deux soeurs, tableaux croisés de vie hauts en couleur.

Une mise en scène astucieuse
5 comédiens (Cyril Garnier, du duo comique Garnier et Sentou, Loïc Legendre, Yannick Mazzilli et Aude Roman rejoignent Ariane Mourier), 10 personnages, 2 vies. Le défi théâtral de cette pièce singulière intrigue autant qu’il impressionne. Pour cause, la mise en scène au cordeau privilégie un rythme effréné, égrenant avec fluidité moments comiques et séquences plus émouvantes. Le jeu de rôles, parfaitement rodé, fait la part belle à la finesse du texte et aux métamorphoses. Côté réalisation, David Roussel s’éclate et cela se voit : espace en constante tranformation, chorégraphie de lumières et de sons parfaitement maîtrisée… “Les lapins sont toujours en retard” profite d’une mise en scène originale et brillamment construite.

Ariane Mourier
Dynamique, drôle, piquante, attachante… Ariane Mourier porte la pièce sur ses épaules, s’adaptant au caractère de chaque jumelle (tantôt Alice, personnage rêveur et idealiste, tantôt Sandra, plus forte et rentre-dedans) avec une agilité qui force le respect. En plus de jongler entre ces deux personnalités opposées, Ariane Mourier réussit à installer un trait d’union universel : la recherche du bonheur. Une quête commune d’1h15 qui rejoint inévitablement celle de l’amour. Résultat, le public s’y retrouve, à la fois troublé, amusé et enchanté devant ce jeu identitaire de miroirs. La preuve ultime de l’humour, du talent, et de la finesse de plume de l’auteur. A voir.

La presse en parle “Les lapins sont toujours en retard propose une mise en scène colorée et pleine de surprises.” 20 Minutes

“1h15 de bonheur” La Provence

“Il y a un véritable auteur en Ariane Mourier, qui est aussi la brillante interprète de son texte.”

Webthéâtre “Un très bon moment de détente.” Avinews

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