LE JEU DE L’AMOUR ET DU HASARD
Interview de Fernand Prince
Vous produisez une version du Jeu de l’Amour et du Hasard amenée dans le 21e siècle. En quoi cette modernisation du classique de Marivaux est-elle une valeur ajoutée ?
Elle donne sens à l’aspect intemporel du thème du travestissement dans l’émergence de l’amour et à la complexité des relations humaines sur le plan sentimental. Aujourd’hui la recrudescence banalisée des réseaux sociaux et l’utilisation des smartphones font des rencontres amoureuses une histoire d’espionnage et de manigances : faux comptes, photos retouchées, publications pour montrer de soi ce que l’on pense que les autres vont aimer.
Ces rôles sont devenus des standards du répertoire théâtral. Comment les acteurs font-ils pour se les approprier ?
Les acteurs sont au fait de ce double jeu qui a lieu dans les rencontres amoureuses. Partant de leur propre expérience de ce cyber-espionnage, ils nourrissent une création de personnage avec une forme de légèreté pour mieux contraster avec la gravité des conséquences qui va découler de ce double jeu. Ils profitent de leur plaisir de jouer en tant que comédien pour nourrir ces personnages… qui se prennent eux-mêmes pour des acteurs au point de se prendre à leur propre jeu (ou piège).
Auriez-vous un souhait pour 2025 ?
Que la pièce rencontre un franc succès… car le théâtre, art éphémère soit, mais le seul obligeant les gens à sortir de chez eux, avec la possibilité alors de rencontrer l’âme sœur, en délaissant donc ordinateur, smartphone et télévision.
Jusqu’au 27 avril, au Théâtre Montmartre Galabru