LE SECRET DE SHERLOCK HOLMES

Christophe Guillon, auteur, metteur en scène et acteur, imagine la première enquête du célèbre détective dans cette pièce savoureuse.

Votre triple vie d’auteur, metteur en scène et acteur a trouvé dans l’univers de Sherlock Holmes matières et espaces à s’épanouir; est-ce un hasard ?

 Il y a forcément une part de hasard dans une rencontre déterminante, et une forme de chance dans la bonne entente entre deux mondes. L’univers concocté par Arthur Conan Doyle m’a tout de suite fasciné et j’y ai trouvé des affinités, des repères, des correspondances à ma structure émotionnelle : le goût de l’aventure, du mystère et de l’amitié, cet humour omniprésent tout au long de l’œuvre, l’attrait du « décorum » victorien, et naturellement son héros, insoumis, rebelle… et rock’n roll. Tel un historien méticuleux, vous respectez votre modèle tout en vous octroyant toute liberté. 

Comment avez-vous dosé cette formule réussie ? 

En lisant et relisant l’œuvre, en me laissant imprégner des atmosphères, en tombant amoureux des personnages, de leurs ambiguïtés. Oui il m’arriverait de surprendre, quoi de plus agréable dans une relation passionnée, jamais de trahir. Des entorses oui, des cassures non.

« JE DIS SOUVENT QUE MONTER UN SPECTACLE, C’EST ‘‘DOUTER AVEC CONFIANCE’’. »

Vous aimez diriger les comédiens, est-ce plus difficile que de les animer sous votre plume ?

Ce sont deux exercices très différents ; l’un est un travail solitaire, l’autre fait d’échanges et de complicités. La direction d’acteurs est la récompense de l’exil. On peut enfin donner vie à ces tâches d’encre, chercher ensemble la note juste, se laisser surprendre par la proposition d’un comédien, respirer à plusieurs.Seul, l’exploration est parfois pénible, en groupe elle devient exaltante. 

Votre comédie a reçu le trophée du meilleur spectacle théâtral décerné par le public au Festival Polar de Cognac, cette récompense vous a-t-elle particulièrement touchée ? 

Totalement. Je dis souvent que monter un spectacle, c’est « douter avec confiance ». Ce prix a donné un regain de confiance à toute l’équipe, une sorte de validation pour tout le travail accompli. Et le fait d’avoir été adoubé par le public nous a confortés dans notre mission : donner du plaisir et des émotions à toutes celles et ceux qui se déplacent du côté du 221b Baker Street.

Par Sabine Komsta.

À partir du 31 janvier au Théâtre Actuel de la Bruyère.