MAHÉ – Du travail d’artiste !

L’humoriste Mahé prend ses aises au théâtre du Marais. Il a raison ! Il aurait tort de ne pas en profiter et de nous priver de son spectacle virevoltant, où les situations rocambolesques s’enchaînent à travers ses personnages ébouriffants.Sur un rythme effréné, il nous prend à témoin, il nous questionne, il nous interpelle, il nous titille mais en nous faisant toujours rire avec bienveillance.

Quels sont les thèmes que vous abordez dans votre spectacle ?

A travers mon spectacle, je retrace mon parcours du début jusqu’à mon arrivée sur scène. J’évoque l’école, l’animation dans un centre aéré, l’enseignement de la conduite dans une auto-école, l’équitation, l’histoire et l’actualité, ma vie quoi !

Votre spectacle s’intitule « Mahé s’installe ». Comment vivez-vous cette notoriété naissante ?

Plutôt que de parler de notoriété, je dirais plutôt que je suis un artiste en développement ! (Rires). Le titre du spectacle est symbolique, dans le sens où je  m’installe peu à peu de manière nationale dans le milieu de l’humour. J’ai entamé une tournée un peu partout en France. Les salles commencent à bien se remplir, donc en ce moment ça se passe super bien pour moi. 

Vous en faites de l’improvisation sur scène, la salle devient une vraie cour de récréation !

Je m’autorise toujours cette parenthèse. Cela apporte une respiration dans mon spectacle, le public est plus concerné en le faisant participer. Et pour moi en tant qu’artiste, ce n’est jamais la même représentation. Je ne veux pas tomber dans l’ennui et me contenter de livrer mon texte.Grâce à ça, je suis en roue libre en m’amusant avec le public et de ce que je vois et de ce que je ressens, il est ravi. C’est cool !

Quelle est votre méthode pour écrire vos sketchs ?

Quand j’ai une idée en tête, je la teste en improvisant sur les scènes ouvertes. Je m’enregistre et en fonction des réactions du public, je trie les éléments qui fonctionnent bien ou pas, et c’est seulement à ce moment là que je passe à l’écriture. J’étoffe, j’ajoute, je coupe, je développe et je tiens ensuite les contours d’un sketch que je vais à nouveau proposer sur scène pour le rôder. Parfois il m’arrive sur scène de trouver une situation, un mot, une phrase auxquelles je n’avais pas pensé, j’aime me nourrir de tout ce qui se passe autour de moi.

Vous souvenez vous de votre première scène et comment le public vous a t-il accueilli ?

Absolument ! C’était à Lille au Spotlight en avril 2015. Je n’avais droit qu’à 5 minutes, j’ai évacué mon stress dès que j’ai entendu les premiers rires et je me suis senti alors hyper à l’aise. A l’arrivée, je suis resté sur scène exactement 11 minutes 03, je m’en souviens encore parce que j’ai la vidéo de ce premier passage. J’ai reçu les compliments de la direction du café théâtre, ce qui m’a encouragé à continuer. Depuis, je n’ai plus quitté la scène.

Et le stand-up, vous en pensez quoi ?

Je ne suis pas un artiste de stand-up pur. C’est une mode qui vient des États-Unis qui s’est beaucoup  développée depuis une quinzaine d’années en France, mais comme toute mode je ne suis pas certain que cela perdure. Regarder un spectacle de stand-up, c’est bien 15 minutes, mais j’avoue qu’au bout d’un moment je finis par décrocher, mais en tant qu’artiste je sais faire s’il le faut. Je m’amuse beaucoup plus en jouant des personnages, à mon sens c’est beaucoup plus fort !  J’amène une situation, je vais la décrire et juste derrière je vais la jouer . Vous savez, mes inspirations viennent du théâtre à travers le répertoire de pièces classiques comme Molière, mais également celles de Feydeau avec qui j’ai appris mon métier.  Un fil à la patte, Le dindon etc. j’ai tout vu ! Avec ce genre de comédies, tout est dans le rythme et je m’inspire de ça. 

Qui sont vos modèles en matière d’humour ?

J’aime beaucoup Alban Ivanov, Ahmed Sylla, Ary Abittan, Jérôme Commandeur. Ils font beaucoup rire avec leurs galeries de portraits, j’apprécie particulièrement leur travail. J’ai grandi avec Elie Kakou, Les Inconnus, leurs sketchs sont indémodables Pourquoi ? parce qu’ils interprètent toujours des personnages avec lesquels le public arrive à s’identifier.

Quels sont vos futurs projets ?

Continuer à faire évoluer mon spectacle, me remettre à écrire des comédies comme celle que j’ai co-écrite pendant le confinement qui s’intitule Mariage en CDD, avec un homme et une femme.  Ce spectacle a commencé à être joué début février à Lille.Et je participe à l’écriture pour d’autres humoristes, notamment pour Ilyes Djadel produit par Kev’Adams dans sa salle du Fridge Comedy Club à Paris.

Par Marc Bélouis

THÉÂTRE DU MARAIS