MONSIEUR HENRI RACONTE
Une conférence théâtrale décalée
« Monsieur Henri Raconte » est une plongée satirique dans les méandres de l’Histoire de France, vue sous l’angle des vaincus. François Piel-Flamme (auteur et comédien), oscillant entre vérités historiques et humour mordant, revisite les figures et les événements qui ont façonné notre passé. En deux épisodes, ils scrute respectivement l’histoire du centre gauche, de Judas à Manuel Valls et celle de la droite, de Néron à Marine Le Pen. Une conjugaison réussie d’histoire et d’humour sur la scène du Funambule Montmartre.
Comment êtes-vous arrivé au théâtre ?
Par un heureux hasard. À 20 ans, je suggère à ma mère de m’offrir pour Noël un stage dans une école d’écriture ou de théâtre, deux domaines pour lesquels j’ai toujours eu de la curiosité. Elle a choisi l’école de théâtre Florent, le seul nom qu’elle connaissait. Là, un professeur me fait travailler Molière et c’est la révélation. J’abandonne dans la foulée mes études de commerce, à un an de l’obtention du diplôme.
Racontez-nous la genèse de la pièce M. Henri Raconte :
En 2017, je découvre Henri Guillemin, un historien des années 70 dont les vidéos sur Youtube rencontrent un succès phénoménal. Sa façon singulière de conter l’histoire m’a inspiré une adaptation sur scène. Après un travail intensif de de retranscription, de fact-checking et de recherches complémentaires pour créer les parallèles avec l’actualité, j’ai cherché une ligne directrice qui a permis d’ébaucher les deux épisodes du spectacle. Le reste du travail d’écriture s’est fait au plateau.
Comment avez-vous transposé ces conférences sur scène ?
Mon associé et metteur en scène Lucas Gonzales m’a lancé un pari fou : outre le désir d’un spectacle extrêmement rythmé et exigeant pour servir la comédie, il a proposé que j’incarne l’ensemble des personnages dont je parle. J’interprète Henri, cet historien iconoclaste, qui joue lui-même la quarantaine de figures historiques qu’il évoque ! Un vrai défi en tant que comédien, mais qui est aussi l’assurance de ne jamais s’ennuyer sur scène.
À quoi doit-on s’attendre en se rendant à cette conférence théâtrale ?
Ma démarche est de démonter les mécanismes de l’histoire de façon à la fois sérieuse et moqueuse, en usant de la caricature pour faire réfléchir. À travers le travail de cet historien et la myriade de personnages incarnés, j’invite le public à une réflexion critique sur notre passé et sur la manière dont il résonne avec le
présent. Cette conférence s’inscrit en ce sens à la croisée des chemins entre l’humour critique d’Alexandre Astier et l’approche éducative de Franck Lepage. C’est un objet pédagogique et divertissant qui s’adresse à tous : des férus d’histoire aux curieux qui n’y connaissent pas grand chose, en passant par les plus jeunes dont les cours d’histoire sont encore frais – et méritent d’être joyeusement bousculés !
Pensez-vous à des conférences théâtrales sur d’autres sujets ?
J’aimerais creuser l’histoire de la gauche radicale, ou bien partir à l’étranger et travailler sur d’autres systèmes de pensée… Je pense également à une histoire comparée des États-Unis et de la Russie, ou l’histoire de l’école. Évidemment, cela relève encore de pistes et pas de promesses.
On termine avec un portrait chinois, si vous étiez une période historique mentionnée dans le spectacle, laquelle seriez-vous ?
Sans hésitation, la Révolution !
Jusqu’au 1er mai, au Théâtre du Funambule
Par Sophie Geneste