ODYSSEE DU TANGO

Epopée sensorielle à Buenos Aires

À partir du 11 juillet, les deux artistes Diego Ocampo et Patricio Bonfiglio seront sur les planches de la Comédie Bastille pour une formidable Odyssée du Tango. Notre rencontre avec les deux argentins confirme la vitalité de cet art ainsi que la promesse de découvertes, d’évasion et d´émotions fortes de cette belle affiche.

Diego Ocampo, Patricio Bonfiglio, vous êtes à l’affiche du spectacle L’odyssée du tango, comment est né ce projet ?

Patricio Bonfiglio : Ce projet est né de notre besoin artistique de faire découvrir au public parisien l’évolution du tango, en tant que danse et en tant que musique, des années 40 à aujourd’hui.

Diego Ocampo : Il est né d’une rencontre, de l’envie de traduire notre art et de travailler ensemble… Et dans l’émergence, de construire un lien social artistique humain entre nous deux, Patricio et moi, et avec le courage, la curiosité et la joie de Christophe Segura qui nous a confié cette création pour son théâtre, Comédie Bastille.

Ce titre est prometteur d’aventures mouvementées et de péripéties. Pouvez-nous nous donner un avant-goût ?

PB : C’est un spectacle très polyvalent et dynamique, avec plusieurs éléments : la musique live incarnée par le trio bandonéon, piano et violon ; la danse avec un couple de danseurs, la projection de vidéos et le travail de la lumière pour maintenir la cohérence dans un récit artistique qui traverse de nombreux personnages, émotions et styles de toute l’histoire du développement du langage artistique de Buenos Aires.

DO : J’ajouterais que si on parle d’Odyssée, c’est déjà un voyage mouvementé qui est annoncé… Si on dit Tango, c’est un imaginaire entre danse, musique et culture qui nous envahit… Alors si on combine Odyssée et Tango, c’est ce voyage, ce parcours, cette histoire qu’on vous invite à partager avec nous.

Qu’est-ce qui vous a mené l’un et l’autre au tango ?

PB : Diego dans la danse et moi en musique, nous sommes des artistes formés dans divers genres : classique, contemporain, etc. Mais lorsqu’il s’agit d’exprimer notre propre voix, on se pose la question de la façon de communiquer artistiquement, de la langue pour le faire, et il a été naturel pour nous de choisir le tango (il y a un peu plus de 2 décennies.) puisque c’est le genre de Buenos Aires, la ville d’où nous venons tous les deux.

DO : Wow, je crois que c’est plutôt le tango qui m’a bercé, qui m’a presque traversé… De longues histoires familiales, des exils peu familiers mais ancrés en moi, je crois que comme Argentin, c’est mon identité et comme Français, c’est mon devoir de montrer, mettre en lumière, présenter ce qui a fait de nous les artistes et humains que nous sommes aujourd’hui.

Comment vous appropriez-vous cet art et comment vos sensibilités respectives participent à son enrichissement ?

PB : Il est essentiel pour nous de contribuer au développement du tango, à son évolution, avec une projection dans le futur. pour ne pas que le tango devienne un art mort, une pièce de musée. Il est de notre responsabilité en tant qu’artistes de pousser dans cette direction. C’est pourquoi nous avons traversé toutes ces années où nous avons été dans la profession les différentes périodes historiques et styles de ce genre, afin de mener à bien le renouveau nécessaire avec une conscience absolue. Notre art est une expression urbaine, et comme dans toute urbanité, le mode de vie a subi de nombreux changements, et ces changements se manifestent également dans l’art : des gestes différents, des personnages différents, etc. Nous nous sommes concentrés sur la capture de tout cela dans notre spectacle.

DO : Pour compléter ce que dit Patricio… Je me suis demandé plusieurs fois en tant que danseur comment je pourrais exprimer autant de poésie existentielle, soit par les paroles, soit par les notes dans la composition musicale ; à travers mon mouvement et là… Franchement…L’odyssée du tango est un voyage fascinant à travers l’histoire et la passion de cette danse envoûtante. Que vous soyez danseur passionné ou simplement curieux, le tango vous invite à plonger dans son univers riche en émotions et en beauté.

Le tango suppose une connexion forte entre danseurs, comment avez-vous réussi ce glissement du duo à un ensemble sans jamais rompre le charme ?

PB : Nous avons beaucoup travaillé sur l’amplification de cette connexion en étant attentifs à faire cette communion entre les deux disciplines.

DO : C’est notre force à 5 en scène de partager, traduire et d’emporter le public dans ce voyage tourmenté, vif, sentimental, audacieux, sincère, enfin unique dans son genre.

Jusqu’au 29 août, à la Comédie Bastille