UND : Nathalie Dessay inaugure la saison du Théâtre Déjazet

Un monologue glacial

Natalie Dessay entame sa carrière à 27 ans, sur la scène de l’opéra Bastille, où elle interprète pour la première fois Olympia dans Les Contes d’Hoffmann de Jacques Offenbach. Elle signe deux ans plus tard en 1994, son premier contrat d’exclusivité avec EMI Classics. Dès lors, on la retrouve à travers le monde, dans les plus grands rôles qu’elle interprète sous la direction de Marc Minkowski, James Levine ou encore Pierre Boulez.

Cette année, à 50 ans, la plus illustre des coloratures françaises réalise le rêve de sa vie et fait ses premiers pas au théâtre. Mise en scène par Jacques Vincey, Natalie Dessay incarne une femme qui espère un homme invisible. Si ni le lieu ni l’époque sont spécifiés, le génocide juif est lui omniprésent. Barker, qui a lui-même qualifié son œuvre de « Théâtre de la catastrophe » nous offre un texte âpre, naviguant d’un extrême à l’autre. Dans un décor signé Mathieu Lorry-Dupuy et baigné par la musique d’Alexandre Meyer, la soprano lutte contre l’anéantissement. Drapée de carmin, elle évolue avec aplomb sous un colossal lustre de glace : un début de saison stupéfiant au Théâtre Déjazet.