Patrick Haudecoeur

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« J’aime écrire des pièces chorales à plusieurs personnages. Pour moi, l’esprit de troupe, l’aventure commune, c’est très important »

 

 

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“Je me remets tout le temps en question. Il faut surprendre le public”

 

 

 

 

Patrick Haudecoeur, »le trompe-la-Mort » de la scène, à des  »p’tits vélos » qui lui trottent dans la tête pour lui souffler des idées de pièces à succès. Tout en dégustant un  »Thé à la Menthe ou t’es Citron », à  »Frou-Frou les Bains », ou ailleurs, il guette  »la Valse des Pingouins » qui se pressent aux portes des théâtres pour applaudir ses pièces. Patrick Haudecoeur, l’homme aux 3  »Molière » et un  »Raimu », nous reçoit en privé au théâtre Fontaine.                   par Loise de Jadaut

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“Silence on tourne”, se joue actuellement au théâtre Fontaine. Les silences sont-ils importants au théâtre ?

Les silences au théâtre sont importants et nécessaires s’ils sont nourris et remplis. S’ils ne sont pas justifiés, c’est juste un trou, un vide !

 

D’où vous viennent vos idées ?

Pour  »Silence on tourne », c’est une histoire que j’ai vécue. Alors que j’étais sur un tournage, l’idée de la pièce est venue à moi. Le public, ce sont mes figurants.

 

Au choix : théâtre ou cinéma ?

Les deux ! Le théâtre fait plus souvent appel à moi que le cinéma, mais si le cinéma m’appelle, je réponds présent ! Les deux en alternance ça serait parfait, mais ce n’est pas le même travail, les mêmes émotions.

 

Au choix : acteur ou auteur ?

Acteur en premier. Auteur, c’est beaucoup plus douloureux pour moi. Je me sens responsable de mes acteurs, de la réussite de la pièce. J’ai le trac quand je présente une de mes pièces. Je veux que tout soit parfait.

 

Douze comédiens sur scène ici. Est-il plus facile d’écrire pour 2, 4, ou plus de personnages ?

J’aime écrire des pièces chorales à plusieurs personnages. Pour moi, l’esprit de troupe, l’aventure commune, c’est très important. Sûrement parce que je viens d’une compagnie. Il n’y a jamais de tête d’affiche. Nous sommes tous égaux dans mes comédies.

 

Avez-vous une recette comique pour vos pièces ?

Le rire c’est important. À mes débuts, c’était plus simple pour moi. J’étais innocent dans l’écriture. Maintenant, je me remets tout le temps en question. Il faut surprendre le public.

 

Vos acteurs préférés ?

Bourvil, Stan Laurel, Jacques Tati, Buster Keaton, Jerry Lewis… Vous écrivez souvent en duo.

 

Vous préférez écrire à quatre mains ?

J’ai écrit des pièces seul. Pour  »Silence on tourne », j’ai voulu écrire avec Gérald Sibleyras. Il vient d’un autre univers. Lui, c’est le verbe, moi c’est plus les situations. A nous deux nous faisons une belle équipe. J’ai adoré notre collaboration. On va remettre ça bientôt.

 

Votre meilleur souvenir de théâtre ?

L’aventure de  »Thé a la menthe ou t’es citron » à Paris en 2010. Trois ans de succès. Et aussi la première représentation de  »Frou-Frou les bains » à Montreux, en Suisse. Ce fut un tel succès, que c’est un souvenir inoubliable !

Votre pire souvenir ?

Je jouais  »Monsieur de Saint-Futile” en 1995, avec J-C Brialy. Le soir de la première, j’ai loupé mon entrée en scène. J’étais encore dans ma loge, en train de m’habiller, alors que je devais faire mon entrée… Les autres comédiens ont du meubler en attendant que j’arrive enfin ! J’en ris aujourd’hui, mais sur le moment, je riais jaune !

 

Quels rôles aimeriez-vous interpréter et dans quelles pièces ?

J’ai réalisé un de mes rêves en jouant  »Le Dîner de cons ». J’aimerai jouer  »L’Emmerdeur ». J’aime les rôles de personnages lunaires.

Un souhait ?

Continuer à faire ce que j’aime… sans faire de concession !

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