CHANTAL LADESOU

La reine du boulevard au sommet de son art

60 ans de carrière et Chantal Ladesou ne compte pas s’arrêter là ! C’est avec authenticité et bonne humeur qu’elle enchaîne les projets et surprend sans cesse son public : cinéma, émissions télé, radio, doublage de dessin animé. L’artiste est partout, mais comme elle nous le confie dans cette interview, la scène reste son premier bonheur. La comédienne à qui rien ni personne ne résiste fait son retour sur les planches avec « 1983 », une comédie déjantée et drôlissime de Jean Robert-Charrier. Un brushing ahurissant, des épaulettes, des paillettes, une gouaille inimitable… Tous les ingrédients sont réunis pour faire vivre aux spectateurs un pur moment de théâtre. 

Parlez-nous du rôle de Michel Davidson, conçu spécialement pour vous, sur mesure, par Jean Robert Charrier…

J’interprète une grande créatrice de mode des années 80 au succès planétaire, qui d’un seul coup, se retrouve en panne d’inspiration. Elle décide alors de s’isoler chez elle, accompagnée de son assistant, qu’elle va martyriser forcément. C’est une femme comme on en voit souvent dans le milieu de la mode : volontaire, très froide, pas du tout sympathique au départ. Elle reste enfermée presque 40 ans, jusqu’à ce qu’une jeune influenceuse décide de la faire revenir enfin dans la lumière. Le personnage découvre la société à l’heure des réseaux sociaux et d’internet, ce qui donne lieu à un comique de situation irrésistible. C’est un véritable choc des cultures et des générations !

Sur scène, vous ne vous interdisez rien. Le théâtre semble être pour vous un véritable espace de liberté… Je joue le personnage à fond, je me permets d’aller très loin. Le théâtre n’est jamais fixe, jamais figé, surtout pas le théâtre de boulevard. Ce n’est pas du Racine ou du Corneille. Tout en faisant attention à ne pas gêner mes partenaires,je prends plaisir à créer un véritable jeu d’improvisation à l’intérieur de la réplique. Et quand j’entends le public s’esclaffer dans la salle, je me sens tellement heureuse de faire ce métier !

Enfant, déjà, vous jouiez Molière dans la cour de récréation. Faire rire est quelque chose de naturel chez vous, une envie qui vous a toujours animée… 

Sur les photos de mon enfance, je souris tout le temps, je ne suis jamais triste. C’est dans mes gènes, je crois que je suis née comme ça. Faire rire, c’est mon sport journalier, je me lève avec l’envie de faire marrer les gens.

« LE THÉÂTRE N’EST JAMAIS FIXE, JAMAIS FIGÉ, SURTOUT PAS LE THÉÂTRE DE BOULEVARD » 

Vous partagez l’affiche avec Michel et Clémence Ansault, votre mari et votre fille. Ce spectacle est une affaire de famille ? 

Je n’étais pas du tout au courant que mon mari allait jouer avec moi, le metteur en scène l’a appelé sans me le dire. N’étant pas comédien, il a d’abord refusé le rôle, puis il s’est pris au jeu, il peaufine son texte tous les jours, c’est très amusant à voir. Avec ma fille, nous nous donnions déjà la réplique dans une autre pièce de Jean Robert-Charrier intitulée Nelson, et j’adore partager la scène avec elle. C’est une comédienne incroyablement vive, sur le coup, elle capte tout très vite, c’est un bonheur !

« FAIRE RIRE, C’EST MON SPORT JOURNALIER, JE ME LÈVE AVEC L’ENVIE DE FAIRE MARRER LES GENS »

Un autre projet dont vous souhaitez nous parler ? 

En tant qu’ambassadrice de l’association Nous les ambitieuses, j’étais il y a quelques jours à l’Assemblée Nationale pour la projection d’un spectacle intitulé Vivantes. C’est un projet associatif qui me tient particulièrement à coeur, qui m’émeut beaucoup, qui a pour vocation de lutter contre la violence faite aux femmes. 

Par Marie-Lys de Cerval.

Jusqu’au 12 février au Théâtre de la Porte Saint-Martin.