INTERVIEW FANNY POCHOLLE
Avec son allure de jeune femme des beaux quartiers, on lui donnerait le bon dieu sans confession. Le spectacle de Fanny Pocholle est un spectacle familial plutôt surprenant, une heure de bouffée d’oxygène dans un monde où la réalité vous coupe le souffle. Rencontre avec la talentueuse humoriste.
- Quels sont les thèmes que vous abordez dans votre spectacle ?
C’est un spectacle qui aborde des thèmes de société que j’ai envie de défendre : on va y retrouver un passage sur l’euthanasie, le handicap, le viol, le racisme… Ce sont des sujets sérieux abordés sous le prisme de l’humour. J’y parle aussi un peu de moi et de mes origines.
- Quelle est votre méthode pour écrire vos sketchs ?
J’écris à n’importe quel moment, cela peut être juste quelques bouts de blagues que je note sur mon téléphone, puis quand j’ai assez de matière je me pose avec toutes mes notes. Je les assemble, j’en rajoute, j’en jette…Parfois quand il y a une thématique dont j’ai vraiment envie de parler, et que je ne maîtrise pas le sujet je vais me documenter dessus. Pour écrire Vraiment pas comme nous j’ai par exemple regardé un documentaire de 2h30 sur comment se passe l’euthanasie en Suisse. J’aime qu’on puisse apprendre des choses pendant mon spectacle et pour cela ça nécessite que j’étudie les sujets que j’aborde.
- Vous souvenez vous de votre première scène et comment le public vous a-t-il accueillie ?
Ma toute première scène, en one-woman show, j’avais douze ans, c’était à la Compagnie du Café-théâtre de Nantes. Je me souviens de mon étonnement quand je me suis aperçue que les gens riaient à mes blagues, j’étais tellement stressée. Sinon, mon souvenir le plus marquant dans mes « premières fois », je crois que c’est la première fois que j’ai joué mon premier spectacle Pas comme nous. C’était dans un petit théâtre du XIXe arrondissement de Paris, j’avais 19 ans, je n’avais jamais joué plus de 30 minutes toute seule jusque-là, et seuls mon grand frère et mon chat connaissaient mes blagues. Pour cette première, ma famille était venue en masse, avec les amis, les amis d’amis, les amis d’amis d’amis… La salle faisait 45 places et je ne sais pas par quel miracle on avait réussi à faire rentrer 52 personnes ! J’avais eu des retours extrêmement positifs. Et on pourrait croire que c’est plus facile quand on connaît certaines personnes du public… mais au contraire : j’avais tout à prouver, et mes parents n’imaginaient pas leur fille capable de jouer un one-woman show et de se lancer dans ce milieu qu’est l’humour.
- Qui sont vos modèles en matière d’humour ?
Sans aucune hésitation Jérémy Ferrari : pour ses thèmes abordés, sa persévérance et son style d’humour. J’ai récemment été voir son dernier spectacle… 3h20 de show, sans aucun temps mort, une vraie leçon d’humour.
- Votre devise ?
« Si en ressortant de ce spectacle, une personne, a envie de changer le monde, alors nous aurons réussi. » Thomas Jolly.
LE FRIDGE COMEDY CLUB PARIS, le 9 juin
THÉÂTRE L’AUTRE CARNOT AVIGNON, du 7 au 30 juillet