Julien Héteau, directeur du Funambule

Codirigé par Sandra Everro et Julien Héteau, le théatre du Funambule accueille dans sa salle chaleureuse – et récemment rénovée – une programmation parmi les plus variées de la capitale. Julien Héteau revient sur l’histoire de ce théâtre qui a vu débuter Fabio Marra, Guillaume Sentou ou encore Guillaume Meurice.

Pouvez-vous nous raconter les débuts du Funambule ?

Ils sont marqués par un duo entre Sandra, codirectrice du théâtre et moi-même. Nous sommes tous les deux à l’origine de ce théâtre et travaillons à le faire grandir main dans la main depuis 12 ans. Nous nous sommes rencontrés dans un cours de théâtre, et cherchions avant tout une salle où monter nos spectacles. Le Funambule, qui existait depuis une 20aine d’années lorsque nous l’avons acquis, est donc devenu notre outil de travail. Nous avions 25 ans… À l’époque, nous étions les plus jeunes directeurs de théâtre à Paris !

Puis, vous avez effectué d’importants travaux de rénovation…

Oui, nous avons exploité le théâtre tel qu’il était pendant 10 ans, avec nos créations, en accueillant des jeunes compagnies, etc. En 2016, nous avons décidé de la refaire intégralement. La salle avait son charme de bric et de broc, mais devenait un peu désuète et n’était plus à la hauteur des ambitions de nos productions. Il n’y avait pas de gradins, l’assise n’était pas très confortable. On a donc tout cassé et refait ! Nous avons travaillé avec des architectes sur les matériaux choisis. Par exemple, nous avons opté pour une isolation à partir de fibre de jean compactée pour éviter la fibre de verre. Aussi, grâce à des projecteurs techniques et des éclairages led, la salle consomme peu d’énergie.

Dans le même temps, vous entriez dans le cercle des Théâtres Parisiens Associés. C’était une période charnière dans l’histoire du théâtre ?

Tout à fait, alors que nous rénovions la salle, nous sommes entrés aux Théâtres parisiens associés. Grâce à ce soutien, nous sommes devenus d’autant plus actifs au niveau promotionnel et de la création. Nous produisons deux à trois spectacles « maison » par an, contre un tous les deux ans auparavant. Par exemple la production de Tout le monde croit que je suis un mec bien, avec Frederick Sigrist, est un projet que l’on a emmené au théâtre des Deux Ânes. D’ailleurs, nos créations sont souvent découvertes et conduites dans de plus grands théâtres. Nous avons aussi accueilli Fabio Marra, Guillaume sentou (Molière de la révélation Masculine 2017 dans Edmond), Guillaume Meurice…

Quelle ligne de programmation avez-vous adoptée ?

Le Funambule est le théâtre de tous les théâtres. En tant que spectateur, j’aime voir beaucoup de choses différentes. La seule ligne de programmation est la création et la qualité des spectacles : les gens viendront découvrir des genres hétéroclites, mais toujours de qualité ! Cette année par exemple, s’est jouée Cyrano, une pièce éclairée intégralement à la bougie et interprétée par trois comédiennes qui interchangent leurs rôles. Aussi, la comédie Road Trip a côtoyé Poisson et petit pois, une pièce plus philosophique qui interroge la relation mère-fille. Nous ne nous cloisonnons donc pas les styles, et aimons la création : nous sommes attachés à ce que les spectacles n’aient jamais été joués à paris. Nos spectateurs de demain sont également choyés, avec 1/3 de la programmation destinée au jeune public. Théâtre de tous les théâtres donc, mais aussi de tous les spectateurs !

Qu’est-ce que vous nous préparez pour 2019 ?

La reprise de Piège pour un homme seul, une enquête policière de Robert Thomas pleine de rebondissements et qui plait à toute la famille. Nous préparons aussi Qui vole un œuf, mise en scène par Sandra, qui raconte le périple d’une femme désirant recourir à la PMA après la perte de son mari. C’est une comédie type road movie, où l’on suit la cavale folle en Europe de cette femme qui veut avoir un enfant à tout prix.

Par Sophie Geneste

Plus d’information sur le théâtre : théâtre du Funambule.