Michèle Bernier, un tout nouveau spectacle

C’est désormais un rendez-vous bien établi avec le public. Tous les dix ans, ou presque, Michèle Bernier monte sur scène pour faire le bilan. Après « Le Démon de midi » et « Et pas une ride ! », l’humoriste partage sa vision (positive) du temps qui passe dans son nouveau spectacle : « Vive demain » !

C’est votre troisième one woman show. Pouvez-vous nous parler de ce nouveau spectacle ?

C’est une ode à l’optimisme, qui tente de nous faire sortir de nos « c’était mieux avant ». Parce que non, ce n’était pas mieux avant… L’invention de la roue, de l’anesthésie, de la direction assistée… Au fond, ce qu’on regrette réellement, c’est notre jeunesse, notre insouciance. Nous avons une forme de nostalgie de nous-mêmes.

Quelles ont été sources d’inspiration ?

J’ai eu 60 ans, et c’est un moment bizarre, une sorte de no man’s land. a cet âge, on n’est plus assez jeune pour acheter, mais pas encore assez vieux pour le viager ! J’ai aussi vécu quelque chose de magique : je suis devenue grand-mère. Cela m’a donné du jus, une énergie folle. J’avais envie de livrer un message d’espoir à mes petits enfants. Plutôt que de leur dire que le monde va mal, et d’évoquer avec tristesse les erreurs du passé, j’avais envie de leur crier que rien n’est fini. Il y a des scientifiques, des intellectuels qui cherchent des solutions pour un monde meilleur. Bien sûr, il faut du courage, et ce ne sera pas facile, mais c’est possible.

Vous collaborez avec votre complice de toujours, Marie-Pascale Osterrieth. Comment avez-vous préparé ce spectacle ensemble ?

Nous sommes très amies dans la vie. Nous nous voyons souvent pour parler de notre quotidien, de ce que l’on aime, de ce qui nous emmerde… lorsque l’on a décidé de faire ce spectacle, nous avons un peu travaillé comme des fonctionnaires. On s’est enfermées tous les jours, de 10 heures à 18 heures, et nous avons parlé. parfois il n’en est rien sorti, à d’autres moments, des idées ont surgi à la dernière minute… Marie-Pascale est une personne attentive à ce qui se passe dans le monde. Elle fait des recherches, lit des articles, tout cela nous a nourries. Et puis, elle a toujours un temps d’avance pour penser la mise en scène, elle visualise tout de suite les choses avec talent.

Qu’aimez-vous dans l’exercice du seule- en-scène ? et en quoi est-ce différent du théâtre, autre exercice que vous connaissez bien ?

Ce sont deux exercices similaires et différents à la fois. pour un one woman show, il y a un risque supplémentaire, car le challenge (un brin mégalomane, d’ailleurs !) est de réussir à faire rire le public, à créer une vraie complicité avec lui en parlant de soi. Au théâtre, on est davantage porté par le lien entretenu avec ses camarades de jeu. Il y a le plaisir de retrouver chaque jour une équipe avec qui on partage. et il y a également le plaisir de se quitter soi pour incarner un personnage.

Si vous deviez donner envie aux lecteurs de venir vous voir sur scène, que leur diriez-vous ?

Cela fait 35 ans que je fais de la scène, et j’ai partagé, dévoilé, des moments très personnels avec le public. Nous partageons un lien fort. J’ai même envie de dire qu’il a évolué, vieilli avec moi… alors, je leur dirais tout simplement : « Venez me retrouver, on va rire, chanter ensemble. » J’espère juste que les spectateurs sortiront de la salle avec l’envie de voir le monde de manière plus positive, plus ouverte, de partager davantage de moments avec les autres, de transmettre…

À partir du 17 janvier, au Théâtres des Variétés.