KARIN PALMIERI-Pédagogue passionnée au cours Peyran Lacroix

Formée très tôt à la scène et ancienne élève du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique,
Karin Palmieri est chargée de la Classe Prépa Ecoles Nationales du Cours Peyran Lacroix. Rencontre lumineuse
.

Quel est votre parcours ?

J’ai été formée à deux endroits : j’ai beaucoup joué dès mes 20 ans, et suis rentrée au CNSAD (Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, ndlr) sur les conseils du metteur en scène Daniel Soulier. J’avais alors 23 ans et quelque 300 représentations derrière moi. J’ai ensuite commencé l’enseignement vers 35 ans, considérant que l’essence de mon métier de comédienne est la transmission. Accompagner les personnes et les voir s’ouvrir est une source de bonheur inouïe !

Comment se déroule la classe Prépa Ecoles Nationales du cours Peyran Lacroix ?

Philippe Peyran Lacroix a ouvert cette classe aux 2ème et 3ème années du Cours Peyran Lacroix, elle est composée
de 10 élèves avec lesquels je travaille 4 heures par semaine. C’est une classe dont la cohésion m’a épatée, ils préparent ces concours en véritable équipe.

Quelle est votre méthode de travail ?

Je m’inspire notamment de la pédagogie de Stuart Seide, dont j’ai profité en tant que comédienne et en tant qu’assistante sur Time is out of joint au CNSAD. Concrètement : les élèves ressortent fatigués, je ressors pleine d’énergie (rire) ! Pour le premier cours, ils ont dû danser sur une variété de musiques… de Mozart à David Bowie en passant par la Mano Negra. Ils ont également dû chanter une mélodie avec des paroles imaginaires. Grâce à ces exercices, je peux détecter qui ose, qui lâche prise. Nous avons ensuite entamé le travail avec des alexandrins, qui sont pour moi les plus formateurs. Ils ne laissent en effet pas le droit aux approximations, et révèlent aux élèves l’importance de la respiration et du rythme.

Qu’est-ce qui fait la différence dans un concours ?

C’est lorsqu’on a véritablement quelque chose à raconter. Stuart Seide disait “Nina dans la Mouette, tu as quelque chose à raconter avec, ou c’est un caprice d’actrice ?”. Il ne faut pas présenter des scènes qui sont simplement belles. Nous partageons avec Philippe Peyran Lacroix la même vision : celle de l’urgence à dire, à raconter son expérience du monde à travers les mots d’un autre, en somme devenir une caisse de résonance.

Pourquoi conseillez-vous aux élèves de passer des concours nationaux ?

Pour la mise en réseau et la diversité des enseignements : on y apprend le chant, la danse, l’histoire du théâtre, le clown. Je crois bien sûr que l’on peut travailler dans le théâtre sans se former dans ces écoles, mais je comprends aujourd’hui les mots de Daniel Soulier : en passant par de telles écoles, on accède à une légitimité qui sera peu questionnée par la suite.

Un dernier mot pour les élèves qui préparent les concours cette année ?

La seule chose qu’on maîtrise, c’est la dose de travail que l’on met dans sa préparation. Il s’agit ensuite de respirer, se
concentrer à la manière des sportifs de haut niveau, et bien sûr, toujours travailler au présent !

Par Sophie Geneste