LE MONTESPAN

Truculente et touchante, la pièce adaptée du roman de Jean Teulé, arrive au Gymnase couronnée d’un Molière révélation féminine, Salomé Villiers.

Qu’a changé pour vous ce Molière 2022 de la révélation féminine obtenu pour votre rôle dans Le Montespan ? 

Ça a ouvert la porte sur de nouveaux projets magnifiques que j’ai hâte de démarrer et ça a permis de donner un très joli coup de projecteur sur Le Montespan. Je suis heureuse et fière de ce spectacle et de notre équipe. On est très heureux de cette nouvelle programmation dans ce magnifique Théâtre du Gymnase et on a une très jolie tournée qui se prépare. 

Aviez-vous immédiatement vu matière à une pièce en découvrant l’ouvrage de Jean Teulé ? 

Oui, dès que j’ai lu le roman, j’ai tout de suite su que le marquis de Montespan était un personnage de théâtre fabuleux. C’est un rebelle, tout aussi passionné et passionnant qu’un Cyrano. Son insolence, son romantisme et son panache m’ont tout de suite séduite. J’étais déjà fan de l’univers de Jean Teulé, c’était un homme fabuleux, un vrai soleil qui nous a beaucoup soutenu dans notre projet. 

« ELLE N’EST NI UNE PESTE NI UNE SAINTE, NI ‘LA MAMAN NI LA PUTAIN’. »

Comment avez-vous réussi cette prouesse de condenser autant de péripéties, donner vie à pléthore de personnages en l’espace d’une heure trente ? 

Franck Desmedt, le directeur de la Huchette, a été tout de suite partant quand je lui ai proposé cette adaptation, c’est un grand artiste qui aime les défis. L’idée de faire rentrer Versailles à la Huchette le séduisait. Il m’a donné une contrainte, que le texte soit écrit pour seulement trois comédiens. 

De cette contrainte est née une grande liberté. Que vous a appris cette fréquentation intime de Madame de Montespan ? 

La Montespan me touche, son parcours est plein de contradictions et c’est fascinant pour un acteur d’avoir une partition aussi riche. Elle n’est ni une peste ni une sainte, ni « la maman ni la putain », ça a tendance à m’agacer profondément quand les gens essaient de mettre des étiquettes sur des personnages, surtout féminins. Ce qui est génial c’est qu’avec le metteur en scène, nous partageons la même vision du personnage, nous avons le même vocabulaire, c’est formidable pour une comédienne de pouvoir travailler dans ces conditions.

Au Théâtre du Gymnase Marie-Bell.