LE MOULIN ROUGE

Plus de 130 ans de succès

© Chris Barmat

Imaginez un peu. L’insouciance de la Belle Époque à Montmartre. Tous les soirs, on s’y retrouve pour faire le plein de frivolité. Parmi ses rues escarpées se dresse un immense moulin aux ailes d’un rouge incandescent. Peu importe la classe sociale, tout le monde s’y presse pour découvrir de magnifiques chahuteuses dansant à des rythmes endiablés. Retrouvez des anecdotes passionnantes sur le plus emblématique cabaret de la capitale dont le succès ne faiblit pas ! 

Pendant le répit de l’entre-deux-guerre, Paris est à la fête. Peu à peu, les moeurs se libèrent. La presse s’enhardit, des cercles littéraires se forment, des peintres se rencontrent et des cabarets voient le jour… Le Moulin Rouge ouvre ses portes en 1889. Très vite, il devient une véritable institution, symbole de fête, de liberté et de joie de vivre. 

Un ancien moulin ou pas ? 

Idéalement située dans les hauteurs de Paris, la butte Montmartre est parsemée de moulins à vent jusqu’à la fin du XIXe siècle. Ils servent à moudre du blé pour alimenter le quartier en farine, presser les vendanges pour produire du vin, écraser des fleurs pour donner vie à de délicieux parfums. Mais ne vous y trompez pas, le Moulin Rouge n’est qu’une pure invention ! En pensant cette enseigne aux allures meulières, ses deux fondateurs, Joseph Oller et Charles Zidler, cherchaient à se démarquer des autres monuments du quartier. Orné d’un rouge vif, cet édifice devint le point de divertissement lumineux de la butte. Il devait en effet s’apercevoir de loin ! 

Le French Cancan, d’où ça vient ? 

C’est un dérivé d’une danse nommée « quadrille ». Le nom devient ensuite « chahut » puis est rebaptisé « French Cancan » par Charles Morton, car il vient de France et fait du bruit. Lors de ces moments légers et spontanés, on cherche à se libérer des pas forcés de la danse de quadrille. Les hommes et les femmes se détachent de leurs partenaires pour laisser libre cours à leurs envies dansantes. Ces danseuses avaient pour objectif de symboliser par leurs pas et leurs figures la lutte contre les pouvoirs politiques, religieux et militaires pendant que les hommes se battaient dans la rue lors de la « Commune ». A chacun son combat ! Quand le French Cancan est arrivé au Moulin Rouge, cette danse a pris son envol et est devenue très associée à l’établissement. 

Pourquoi Toulouse-Lautrec l’aimait tant ? 

Saviez-vous que l’un des salons du Moulin Rouge est baptisé Toulouse-Lautrec ? Pourquoi ? Tout simplement parce que le célèbre peintre albigeois était un fervent habitué du cabaret ! Il débarque dans la capitale en quête d’inspiration, de liberté et d’une vie plus fantaisiste. À Montmartre, il fait des rencontres décisives, comme celle du le jeune Van Gogh ou Louise Weber, célèbre danseuse du Moulin Rouge, que tout le monde surnomme La Goulue. Il tombe très vite fou amoureux d’elle et va la voir danser chaque soir. En 1891, il réalise sa première affiche pour le cabaret annonçant un bal de sa bien-aimée. Une affiche qui fait encore aujourd’hui figure de référence dans l’Art nouveau. 

Des chiffres impressionnants 

Pendant plus d’un siècle, des spectacles uniques se sont succédés au cabaret, plus audacieux les uns que les autres. Depuis 2000, le Moulin Rouge présente tous les soirs la célèbre revue Féerie. Un univers magique et pailleté, avec des artistes de haut vol qui transportent un public conquis. Voici quelques chiffres qui pourraient bien vous surprendre. Le cabaret enregistre 600 000 spectateurs par an, pour 2 spectacles 7 soirs sur 7. Il emploie 450 employés dont 80 danseuses et danseurs, de 16 nationalités. Le Moulin Rouge, c’est aussi 1000 costumes, 800 paires de chaussures… Et 240 000 bouteilles de champagne vendues par an ! 

Par Lola Boudreaux

Plus d’informations sur le site internet du Moulin Rouge.