PAUL BRUNSTEIN-COMPARD ET ARTHUR FOURNIER
Paul Brunstein-Compard – Pauk à la scène – et Arthur Fournier sont à l’affiche du Théâtre le Lieu avec respectivement « Pauk » et « Le statut de la liberté ». Complices, les deux humoristes rencontrés sur les bancs du Cours Florent reviennent sur leurs débuts dans le stand-up et la genèse de leurs spectacles. Échange réjouissant !
Comment êtes-vous arrivés au stand-up ?
Arthur : Après des études en sciences politiques, j’ai travaillé plusieurs années dans la banque, où je ne m’épanouissais pas. En 2019, je me suis mis en dispo et j’ai intégré le cours Paul Clément (cours de stand-up à Paris, ndlr). Pour la première fois, je me suis senti au bon endroit. J’ai dans la foulée monté la compagnie Avec ou sans contact avec une dizaine d’humoristes, et nous partageons aujourd’hui un plateau au théâtre le Bout. Parallèlement, j’avais intégré le Cours Florent et son atelier d’improvisation, où j’ai croisé le chemin de Paul.
Paul : J’aime faire rire, depuis toujours. Au lycée, je faisais des ateliers de théâtre, puis j’ai mis en scène, entre autres, La Cantatrice Chauve pendant mes études en communication. Comme Arthur, j’ai abandonné mon « vrai métier » dans la pub, pour faire du stand-up mon « faux métier ». C’est comme ça que je suis entré au Cours Florent et suis tombé amoureux de l’impro.
Comment sont nés vos spectacles respectifs ?
P : J’ai rencontré Pauk, mon personnage, il y a un an : invité à un plateau, Arthur me demande si j’ai besoin d’un piano, je réponds « bien sûr », sauf que je ne sais pas jouer de piano. Le lendemain, j’arrive sur scène avec une partition et déclare “Je vais vous interpréter la Messe en do de Mozart !”. Terriblement stressé, j’ai joué n’importe quoi au piano, mais tout le monde riait. Pauk était né : mon clown attachant et farfelu !
A : Je n’ai quant à moi pas véritablement de clown. Ce qui me plaît, c’est de naviguer entre les différents genres comme la satire et la parodie en passant par les imitations, les accents et la chanson. Je remarque en tout cas que nos deux spectacles sont empreints d’une vraie théâtralité. On s’éloigne en ce sens des codes usuels du stand-up, où l’humoriste parle derrière son micro et s’exprime davantage en son nom qu’à travers des personnages. Nous nous situons finalement à la lisière du théâtre et du stand-up.
Comment décririez-vous vos spectacles ?
A : Le statut de la liberté est idéal pour ceux qui rêvent de congé sabbatique pendant leurs réunions en visio ! C’est un spectacle sur le choix –notamment d’orientation professionnelle– et par extension sur l’erreur, qu’il n’est jamais trop tard pour réparer…
P : Pauk joue un one man show musical pour impressionner et demander en mariage Samantha. Problème : elle n’est pas là… En l’attendant, je vis avec le public des moments drôles et touchants.
Vous avez tous les deux évoqué l’improvisation, il s’agit d’une étape importante de votre formation ?
P : Oui, l’improvisation aide beaucoup pour l’écriture et pour la détente sur scène. Et ça va au-delà du comique, j’ai pleuré devant des impros. Je pense que je n’aurais jamais pu créer Pauk sans l’improvisation.
A : L’improvisation a été un déclic majeur. Elle m’a permis d’être au présent et m’a également appris à travailler avec l’imprévu : un projecteur qui tombe du plafond ou un chien qui monte sur scène –ce qui est arrivé– ça ne doit pas être grave !
Avez-vous d’autres projets en cours ?
A : J’ai, entre autres, un second spectacle en tête, mais souhaite faire grandir Le statut de la liberté avant de m’y atteler.
P : Je vais aussi me concentrer sur mon one man show Pauk, mais j’ai très envie d’écrire la suite de son histoire pour un film ou une série…
Quittons-nous avec un portrait chinois : si vous étiez une blague, vous seriez…
P : Plus qu’une blague, je serais une situation drôle, comme l’écho d’un pet dans une chambre funéraire.
A : Je serais probablement un jeu de mots à répétition, le truc fatigant, un “come back de running jeu de mots” (rire) !
Par Sophie Geneste
AU THÉÂTRE LE LIEU