SÉBASTIEN AZZOPARDI et AUGUSTIN DE MONTS – Ils vous laissent choisir la pièce qui va se jouer…
Après un succès au Théâtre Michel « L’embarras du choix », la singulière pièce de Sacha Danino et Sébastien Azzopardi a repris au Théâtre de la Gaité Montparnasse. Sébastien Azzopardi et Augustin de Monts reviennent sur l’expérience étonnante de la narration interactive.
Comment se passe cette reprise ?
Sébastien : Nous retournons à la Gaité, où le spectacle a été créé ! Nous ne sommes donc pas perdus, et la rue de la Gaité charrie une ambiance assez magique, pleine de vie, je suis heureux de la retrouver !
Augustin : J’avais vu L’embarras du choix il y a plusieurs mois, comme spectateur. En décembre dernier, Sébastien m’a contacté pour reprendre le rôle d’Alex joué par Erwan Creignou, j’étais enthousiasmé ! Je fais donc partie de l’aventure depuis janvier.
La pièce a-t-elle un peu changé entre le Michel et la Gaité
S : C’est très curieux, je remarque avec le temps que les choix du public évoluent par vagues. On peut jouer la même fin pendant une semaine, puis un déclic entraine un nouveau mouvement. Il y a aussi eu des périodes où le dénouement changeait tous les jours… Ensuite, il y a eu un peu de changement avec la superbe reprise de rôle d’Augustin. Il fait une proposition différente de celle d’Erwan, peut-être un peu plus sombre mais qui fonctionne tout aussi bien.
A : Je pense que la différence tient notamment à nos natures : Erwan arrive à être très dynamique et speed, quand j’ai un rythme et une élocution plus lents. En réalité, on est assez différents et assez similaires !
S : C’est vrai, tous les deux une force comique extraordinaire.
La narration interactive ne vous a pas trop effrayé Augustin ?
A : C’est la première fois que je travaille sur un tel format, et je dois avouer qu’au début, j’ai peiné à me retrouver parmi les scènes à choix multiples (rire). Mais c’est précisément ce qui fait la singularité et l’intérêt de la pièce : on arrive à 21h, le rideau s’ouvre, on ne sait pas ce qu’on va jouer.
Y-a-t-il un scénario que vous préférez ?
A : J’ai peut -être une préférence pour le scénario immoral… Il me semble d’ailleurs
que les spectateurs penchent assez fréquemment pour les options moins sages. Heureusement, des publics plus fleurs bleues viennent contrebalancer !
S : Je n’ai pas vraiment de préférence, j’aime en revanche être surpris de prendre un chemin que l’on n’avait pas emprunté depuis quelques temps. Cela force à se tenir sur ses gardes !
A : C’est vrai, ce format demande de rester très attentif en coulisse à ce qu’il se passe sur scène, et quels choix les spectateurs imposent à Max (joué par Sébastien Azzopardi, ndlr).
Quelque chose de joyeux à nous partager ?
A : Eh bien tout de suite, j’attends avec impatience la pièce. Je suis joyeux à l’idée de monter sur le plateau sans savoir ce que je vais jouer !
S : Je trouve qu’il n’y a rien de plus joyeux que de me rendre rue de la Gaité, entendre les gens rire, et prolonger le plaisir en terrasse avec l’équipe. On ressent que le public s’est senti privé…En ce mois de mars, certains spectateurs nous disent qu’il s’agit de leur premier retour au théâtre depuis le début de la crise sanitaire.
Quel choix avez-vous fait dernièrement ?
S : J’ai fait le choix de prendre mon vélo tout l’hiver, et quel bonheur, ça lave la tête ! Au Palais Royal, j’ai fait le choix de prolonger Edmond et la Machine de Turing.
A : Je viens à l’instant de choisir de piocher une chips dans le bol de Sébastien (rire).
Un dernier mot ? Une actualité ?
A : Remplissez les théâtres maintenant qu’ils sont ouverts !
S : J’ai pour projet d’écrire une nouvelle pièce avec Sacha Danino. Nous allons pouvoir nous y mettre maintenant que l’Embarras du choix a bien infusé en moi…C’était très dur d’écrire pendant les premiers mois puisque j’avais constamment la pièce en tête. La narration interactive est lourde à porter (rire) ! Sinon, j’aimerais inviter les gens à continuer à aller au théâtre, c’est la meilleure réponse qu’on puisse donner à la violence qui nous entoure, c’est un privilège qui procure des émotions sans commune mesure avec ce qui émane de nos écrans.
Par Sophie Geneste
T. GAÎTÉ MONTPARNASSE