SÉBASTIEN AZZOPARDI

Retour sur une belle saison

© Emilie Brouchon

Le directeur du Théâtre Michel et du Théâtre du Palais Royal, qui est aussi comédien, acteur, auteur et metteur en scène, connaît une actualité riche : en août 2022, sa pièce « Dernier coup de ciseaux », co-écrite avec Sacha Danino, passait le cap de la 3000ème représentation, avec plus d’un million de spectateurs en onze ans. La même année, la dernière création interactive du duo, « L’embarras du choix », était nommée aux Molières dans la catégorie meilleure comédie. Il a ainsi sillonné la France et la Suisse ces derniers mois avec cette pièce singulière, invitant les spectateurs à décider du destin du héros. Il nous raconte aujourd’hui ses actualités et ses projets à venir.

Comment s’est déroulée cette saison ?

Les pièces Edmond d’Alexis Michalik et La Machine de Turing de Benoît Solès au Palais Royal ont encore rencontré le succès auprès des spectateurs cette saison. Du côté du théâtre Michel, Une idée géniale de Sébastien Castro a conquis le public : cette comédie ne parle ni de problématiques sociétales ni humaines, c’est un vaudeville au petit goût vintage très assumé qui plaît énormément. Dernier coup de ciseaux, spectacle que j’ai coécrit avec Sacha Danino entame sa 12ème année d’exploitation. Notre dernière écriture, L’embarras du choix dans laquelle je joue, a quant à elle consolidé sa présence sur la scène parisienne.

« SACHA DANINO ET MOI SOMMES ACTUELLEMENT EN ÉCRITURE : UNE CRÉATION DEVRAIT VOIR LE JOUR AU THÉÂTRE MICHEL DÉBUT 2024 » 

L’embarras du choix est une comédie interactive, qui doit vous réserver son lot de surprises chaque soir…

Bien sûr, c’est un spectacle mouvant par nature ! Nous avons maintenant joué la pièce plus de 500 fois. Les scénarios choisis par les spectateurs sont assez équilibrés : il n’y a pas de schéma qui revienne plus souvent que les autres. En revanche, nous avons été surpris de constater que le public pense fréquemment que nous jouons toujours la même version ! Comme l’histoire reste parfaitement cohérente au fil des décisions prises par le public, ils ont en effet l’impression qu’il n’existe qu’une seule version de la pièce : celle qui se déroule devant eux ce soir-là. C’est l’ironie d’une trame narrative trop bien travaillée (rires) ! En tournée, nous avons par ailleurs observé que plus les villes sont petites, plus les gens se connaissent et tendent à faire les choix moraux… dans un premier temps seulement, car ils finissent par se détendre et optent progressivement pour le scandale !

Aimeriez-vous écrire de nouveau une pièce sous ce format ? 

Je ne pense pas repartir sur ce format dans l’immédiat. Si les pièces interactives et immersives sont de plus en plus en vogue, elles exigent un travail considérable. Pour vous en donner une idée, la reprise de rôle du Capitaine dans Dernier coup de ciseaux a nécessité quatre semaines de répétitions au comédien, contre 10 ou 15 jours en temps normal.

« L’EMBARRAS DU CHOIX A CONSOLIDÉ SA PRÉSENCE SUR LA SCÈNE PARISIENNE »

Sur quels projets travaillez-vous actuellement ? 

Sacha Danino et moi sommes actuellement en écriture. Si nous entamons maintenant les projets avec moins de naïveté qu’à nos débuts, nous éprouvons beaucoup de plaisir à nous voir et retrouver cette inaltérable complicité de travail. Une création devrait donc voir le jour au théâtre Michel début 2024.

Y-a-t’il une œuvre dont vous aimeriez nous parler ?

J’ai découvert récemment la série White Lotus, qui m’a enthousiasmé. On y retrouve des thèmes analogues à l’excellent Sans Filtre, qui critique la société contemporaine sous l’angle des ultra riches.

« QUELLE JOIE D’ENFIN REVIVRE UNE SAISON NORMALE APRÈS LA PÉRIODE COVID ! »

Un dernier mot ? 

Quelle joie d’enfin revivre une saison normale après la période Covid ! Ce retour à une vie de voyage et de tournées est fantastique. Ça n’a l’air de rien, mais c’est fort de retrouver cette liberté.

Par Sophie Geneste.