SECOND SOUFFLE
Interview de Morgane Raoux ; Une histoire vraie de musique et de ténacité
Morgane est une clarinettiste promise à une superbe carrière. À 25 ans, sa trajectoire est arrêtée net par une blessure qui lui fait perdre le souffle… « Second souffle » est l’adaptation théâtrale du premier roman de Morgane Raoux, « Je ne souffle pas, je chante », une histoire vraie de résilience et de séparation, mise en scène par Julie-Anne Roth. Au fil d’une conversation, elle nous en dit plus sur son histoire, son rapport à la musique et le besoin de se raconter.
Comment décririez-vous votre spectacle Second Souffle en une phrase ?
Il s’agit de mon histoire : une histoire de résilience et de passion pour la musique, qui va tout réparer.
Comment s’est opérée cette rencontre avec la musique ?
Lorsque j’étais en maternelle en ZEP, l’éducation nationale a mis en place un programme de musique renforcé avec un cours tous les jours sur deux ans. Pendant deux années, nous avons eu la chance de chanter et d’être au contact vertueux de la musique : nous avons tous appris à lire rapidement, nous étions très à l’écoute les uns des autres, et notre classe était pleine de joie, très enthousiaste. Aussi et surtout, cela a permis à certains de se découvrir une passion pour la musique. Je suis entrée à l’école du conservatoire après le CP en tant que clarinettiste, puis j’ai entamé une carrière de concertiste qui a été stoppée net à 25 ans…
Qu’est-ce qui déclenche cet arrêt soudain de votre carrière ?
Une blessure au poumon m’a fait perdre le souffle… Mais comme on le découvre dans le spectacle, cet événement ne m’arrête pas pour autant, je vais parvenir à continuer à exercer ma passion : c’est tout le sens du titre Second Souffle.
Pourquoi avoir eu besoin de raconter votre histoire ?
Parce que j’ai eu besoin de raconter et de livrer le grand secret de la vie : laissez vos enfants avoir une passion. Mieux, encouragez la passion chez eux ! Raconter cette histoire était également un prétexte pour décrire les dessous du monde de la musique classique et des orchestres, et plus largement le parcours d’une enfant puis d’une femme dans un milieu largement masculin.
Est-ce la première fois que vous jouez au théâtre ?
Oui, cette pièce marque mes premiers pas sur scène en tant que comédienne. J’y joue mon propre rôle donc, de l’enfance à l’âge adulte. La partition de mes camarades de jeu (Nicolas Wanczycki ou Bertrand Saunier en alternance, ndlr) est autrement plus technique puisqu’ils incarnent tous les autres personnages de mon histoire. Ils apportent ainsi beaucoup de couleur, d’humour et d’émotion au spectacle.
Y-a-t-il une anecdote en lien avec la musique que vous souhaiteriez partager ?
Bien sûr. Cela s’est passé dans le cadre du projet Orchestre à l’école. Un jour, à la suite d’une écoute de l’Hiver de Vivaldi, un enfant m’a demandé : “est-ce qu’on peut pleurer parce qu’on entend quelque chose de beau ?”
Que vous souhaite-t-on pour l’année qui se profile ?
Bon vent ! Plus sérieusement, il n’y a rien à me souhaiter : je suis heureuse et impa-tiente à l’idée de partager cette histoire dans un théâtre, qui plus est au Funambule. C’est un lieu résolument singulier, une sorte d’écrin où l’on se sent bien…
Du 5 février au 23 avril, au Théâtre du Funambule
Par Sophie Geneste