Tremplin DRAMA QUEEN– LA FACTORY – AVIGNON 2025

Pourquoi avoir choisi d’investir dans ce Tremplin, plutôt que directement dans la production des compagnies ?

Sheila Vidal : Ce budget est initialement celui de notre communication. À l’ère où il est temps de repenser radicalement les budgets, nous avons préféré le réinjecter directement au profit des artistes. Ce choix crée nécessairement un cercle
ver tueux, car on aide concrètement ceux qui ont besoin de soutien pour exister sur la scène, en même temps que cela participe à notre aura.

La formation fait partie à part entière du dispositif. Pourquoi ce choix ?

S.V. : C’est un pilier. Elle nous permet de mesurer l’engagement des porteurs de projet tout en leur transmettant des compétences utiles, même s’ils ne rempor tent pas le Tremplin. Nous voulons placer tous les participants dans un rapport gagnant/gagnant. Aujourd’hui, un artiste doit savoir se structurer, se communiquer et se diffuser. Cette formation est une vraie plus-value.

Le Tremplin se veut philanthropique. Comment le garantissez-vous ?

S.V. : Aucun pourcentage n’est prélevé sur la billetterie, et aucune obligation ne lie les compagnies après le festival. L’accompagne- ment est intégralement offert et une enveloppe conséquente est remise en amont du Festival en soutien à la production.

Comment ce Tremplin répond-il aux défis actuels des arts vivants ?

S.V. : Il appor te une réponse concrète face à la baisse des subventions et à la complexité de diffusion, en offrant formations, financements et accompagnements pour renforcer l’autonomie des artistes, leur permettre de se produire dans de bonnes conditions et les intégrer dans un circuit autant balisé qu’identifié.

Quels critères le jury privilégie-t-il pour choisir les lauréats ?

S.V. : La dimension entrepreneuriale est essentielle, la faisabilité du projet (sa production) aussi et ses qualités ar tistiques. Plutôt que de jauger les projets et leurs porteurs sur dossiers, la formation va aussi permettre d’évaluer leur dynamisme et leur volonté à faire et à apprendre.

Au-delà de l’artistique, que recherchez-vous chez les candidats ?

S.V. : On veut sentir une vraie envie de s’impliquer. C’est normal qu’un artiste se concentre sur l’artistique, mais dès qu’il dirige une compagnie ou porte un projet, il devient aussi entrepreneur du spectacle. Le jury sélectionne au coup de cœur, pour le projet autant que pour la personne qui le porte.

Un dernier conseil ?

S.V. : N’attendez pas le dernier moment. La clôture est fixée au 30 septembre 2025, mais nos capacités de formation sont limitées. Mieux vaut se manifester tôt !