Julie Ferrier

 

« C’est vraiment le spectacle que j’avais envie de faire »

Difficile de rater Julie Ferrier ! La grande blonde ne laisse personne indifférent, que ce soit par ses talents de danseuse, de comédie ou son humour inattendu. D’abord danseuse professionnelle, Julie Ferrier s’est lancée avec grand succès dans le théâtre en 2004, avec son seul en scène “Aujourd’hui c’est Ferrier !”. Les grands noms du cinéma l’invitent aussitôt sur les plateaux de tournage. Avec “À ma place, vous Ferrier quoi ?”, elle renoue avec l’univers du cabaret qu’elle chérit tant.

Théâtre de la Madeleine

Du 8 mars au 29 avril

 

À quoi faut-il s’attendre quand on va voir votre spectacle? À du divertissement pluridisciplinaire. C’est un spectacle où je suis accompagnée par quatre garçons qui eux-mêmes font plusieurs personnages. C’est un fantasme que j’avais. Si chacun fait quatre personnages, les gens auront vu une galerie de 20 personnages. Et ça, c’est vraiment le spectacle que j’avais envie de faire.

Un mot sur les personnages ? On va retrouver des personnages du solo. J’en ai créés des nouveaux aussi. Il y en a un que j’ai créé à New-York il y a trois ans, qui s’appelle Rollergirl. C’est un hommage à “Boggie Nights”, le film. Je n’ai pas essayé de faire le même personnage que le film : c’est ma Rollergirl à moi ! C’est un personnage très solaire, très excentrique et très sexy. Après, il y a un personnage surprise que je ne peux pas dévoiler maintenant. Il y a également le personnage de la Belge que j’ai adapté, qui est championne d’Europe d’humour ! Pour moi, ce spectacle est tout bénef parce que non seulement je joue avec mes partenaires mais je joue aussi en huit clos avec le public. Là où il y a vraiment une performance, c’est que je mets en scène, je joue dedans en même temps, et j’écris. Je fais tout et ça c’est très dur !

Est-ce qu’il y aurait des choses à changer dans le monde du théâtre ? Pas en France, il y a une telle diversité, c’est formidable ! Je trouve qu’il faut continuer à s’ouvrir et à penser que tout est possible. Ce qui est important aussi, ce n’est pas que le côté littéraire de l’écriture. Il y a aussi le dépassement de soi, la générosité et le partage avec le public. Comme dirait Ariane Mnouchkine, « on ne fait pas de la littérature en costume ».

Votre meilleur souvenir de théâtre? J’ai un super souvenir à la Gaîeté Montparnasse, quand j’ai fait pour la première fois mon solo devant 400 personnes. La salle était archi comble. J’ai eu ma première standing ovation rien que pour moi. En fait, j’ai cru que les gens se levaient pour partir et c’est le régisseur du théâtre qui me dit : « Mais ils sont debout pour toi ! ». Je ne pouvais pas imaginer, honnêtement, que les gens étaient debout en train de m’applaudir. Je suis revenue sur scène avec un étonnement digne de Jean-Pierre Marielle. Ça m’a énormément touchée.

Et le pire ? Quand, en danse, j’ai glissé sur scène ! J’avais 17 ans, ça marque. En plus je crois que c’était l’une des premières fois où j’étais sur scène. C’était lors d’un concours de la fédé-ration française de danse. J’étais en train de passer professionnelle. J’ai fait un passement et ma jambe a ripé en dessous. Je suis tombé de tout mon poids les fesses par terre ! Je suis sortie de scène en pleurant.

En 2009, après la cérémonie des Césars, Sean Penn vient vous voir et vous dit que vous êtes un génie. Votre réaction? Je n’ai pas eu le temps de réagir, il est reparti ! J’ai été très très touchée. Il était tout seul. On était au Fouquet’s et je l’ai vu faire tout le tour de la salle pour venir me voir. Et là il est en train de me serrer la main et me dit : « You are a genius ». J’ai juste eu le temps de lui dire : « Merci, de votre part ça me touche énormément. » Et puis il est reparti. Je ne m’y attendais pas du tout. C’est vrai que c’est très flatteur, mais après, ça retombe comme un soufflé. On se le garde dans un petit coin de la tête, comme quand Jean-Pierre Jeunet m’a laissé son premier message sur mon répondeur. Ce sont des grands bonhommes, c’est touchant.

Vos projets ? Je vais mettre en scène une autre pièce où je jouerai un rôle mineur. Pour ce qui est du cinéma, je tourne au printemps pour le film de Rachid Bouchareb. J’ai aussi la chance qu’une production m’ait proposé d’adapter mon univers au cinéma. Ça va être un projet de longue haleine. Le 15 mars, il y a le film de Claude Lelouch, “Chacun sa vie”, qui sort, où j’ai deux rôles. C’est l’une de mes plus belles aventures cinématographiques. Claude Lelouch, c’est l’enthousiasme incarné !

Quel est votre rêve le plus fou ? De tourner avec Viggo Mortensen. Ou que mon spectacle parte à l’étranger !

 

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